Réfugié en Grande-Bretagne en 1938 après l'arrivée dans son pays des nazis, dont seront victimes ses parents, le jeune Karel Reisz devient pilote de chasse dans la section tchèque de la RAF durant la Seconde Guerre mondiale. De retour à la vie civile, il étudie la chimie à Cambridge avant de devenir critique de cinéma. En 1949, au côté de Lindsay Anderson et de Tony Richardson, il fonde la revue Sequence qui pose les bases du "Free Cinema". Devenu en 1952 directeur des programmes de la cinémathèque de Londres, il publie l'année suivante un essai sur le montage qui fait encore référence aujourd'hui The technique of film éditing.
Karel Reisz fait ses premiers pas de réalisateur en 1956 avec Momma Don't Allow, un court métrage cosigné par Tony Richardson, et produit les deux premières oeuvres de Lindsay Anderson. A eux trois, ils réinventent le cinéma britannique, un cinéma plus réaliste et critique. Après un documentaire sur la vie d'un quartier populaire de Londres, We Are the Lambeth Boys (1959), Karel Reisz tourne son premier long métrage, Samedi soir et dimanche matin (1960), interprété par Albert Finney. Le cinéaste y dénonce la société de classes à travers la vie d'un ouvrier réfugié dans le sexe et l'alcool. Après La Force des ténèbres (1964), il signe Morgan, qui préfigure les événements de 1968. Dans Isadora (1968), Karel Reisz dresse le portrait de la célèbre danseuse Isadora Duncan. Cette grosse production l'amène ensuite à travailler aux Etats-Unis, où il réalise Le Flambeur (1974), sur l'enfer du jeu. La fin de la guerre du Viêt-nam l'incite à réaliser un film sur le difficile retour des soldats américains à la vie, Les Guerriers de l'enfer (1978). Son film le plus célèbre reste La Maîtresse du lieutenant français (1981), adapté du roman de John Fowles, avec Meryl Streep et Jeremy Irons, dont Harold Pinter est le scénariste. En 1985, le cinéaste renoue avec le portrait en signant la biographie de la chanteuse de country Patsy Kline dans Sweet Dreams. Son dernier film Everybody wins, réalisé en 1989 sur un scénario d'Arthur Miller, dresse le portrait, hors tout stéréotype, d'une femme jouée par Debra Winger.
Professeur de Chimie de 1945 à 1947 à la Grammar School de Marylebone.
Pendant 18 mois de 1956 à 1957, il est "film officer" pour la Ford Motor Company où il réalise des films sur les moteurs et les tracteurs.
Pour la télévision, Karel Reisz signe deux films : On the hight road (1973) d'après Tchekhov.
![]() | Momma Don't Allow | Karel Reisz, Tony Richardson |
![]() | March to Aldermaston | Lindsay Anderson, Karel Reisz |
![]() | We Are the Lambeth Boys | Karel Reisz |
![]() | Momma Don't Allow | Karel Reisz, Tony Richardson |
![]() | Every Day Except Christmas | Lindsay Anderson |
![]() | Mystères du premier film (Les) | Jean-Pierre Améris |
![]() | Saturday Night and Sunday Morning Samedi soir et dimanche matin | Karel Reisz |
![]() | Night Must Fall La Force des ténèbres | Karel Reisz |
![]() | Morgan, a Suitable Case for Treatment Morgan | Karel Reisz |
![]() | Isadora | Karel Reisz |
![]() | Gambler (The) Le Flambeur | Karel Reisz |
![]() | Who'll Stop the Rain ? Les Guerriers de l'enfer | Karel Reisz |
![]() | French Lieutenant's Woman (The) La Maîtresse du lieutenant français | Karel Reisz |
![]() | Sweet Dreams | Karel Reisz |
![]() | Everybody Wins Chacun sa chance | Karel Reisz |
![]() | Night Must Fall La Force des ténèbres | Karel Reisz |
![]() | This Sporting Life Le Prix d'un homme | Lindsay Anderson |