Formation
Tout en suivant des études de science sociale et de littérature, Gilles Carle s'inscrit en 1944 à l'école des beaux-arts de Montréal. A partir de 1960, il réalise des petits films d'animation, dont un pour la General Motors. Egalement scénariste, il écrit pour l'Office national du film du Canada (ONF) le Prix de la science (1960) et Tout l'or du monde (1959).
Carrière au cinéma
Entré dans le monde du cinéma grâce à l'ONF, Gilles Carle réalise quelques courts-métrages de commande : Dimanche l'Amérique, Percé on the rocks, Un air de famille. la Vie heureuse de Léopold Z, un documentaire sur l'hiver à Montréal, devient son premier long métrage de fiction en 1965. Première réalisation, premier succès au Canada. Cette même année, devant le refus de l'ONF de financer ses projets, Gilles Carle fonde sa maison de production, l'Onyx Films, qui devient cinq ans plus tard la Carle-Lamy. Libre de monter ses créations qu'il finance par des films de commande, il réalise des comédies libertines et réalistes qui participent à une meilleure connaissance des Québécois : le Viol d'une jeune fille douce (1968), les Mâles (1970) et la Vraie Nature de Bernadette (1972). Pour la Mort d'un bûcheron (1973), il utilise le talent d'une jeune comédienne alors inconnue en France, Carole Laure, avec qui il tournera à sept reprises. Reconnu dans son pays, il acquiert une très bonne réputation en France et, en 1980, il inaugure le Festival de Cannes avec Fantastica. L'année suivante, il adapte les Plouffe de Roger Lemelin pour le cinéma et pour la télévision. Cette histoire d'une famille québécoise connaît un très grand succès, de même que Maria Chapdelaine, adapté du roman de Louis Hémon. Toujours pour financer ses projets, il réalise en parallèle de nombreux courts-métrages et documentaires, genre auquel il se consacre exclusivement après l'échec de son film la Guêpe (1986). En 1992, avec la Postière, Gilles Carle renoue avec la comédie populaire et le succès. Après deux téléfilms de la série Aventures du Grand Nord, il tourne son dernier film Pudding chômeur (1996), une comédie burlesque qui tourne la quête du bonheur en dérision. Il reçoit le prix Albert-Tessier en 1990 pour l'ensemble de sa carrière. L'académie des Jutra lui donne le Jutra-hommage en 2001.
Autres activités
Gilles Carle publie deux romans, trois pièces ainsi que quelques essais et fonde avec des amis une maison d'édition, Hexagone.
Entre 1951 et 1953, il est caricaturiste et artiste graphique.
En 1989, pour le 50ème anniversaire de l’Office National du Film du Canada, Gilles Carle réalise un court-métrage retraçant l’histoire de l'institution.
Il réalise avec l’aide de l’historien Jacques Lacoursière, une série de 13 émissions d'une heure sur l'histoire du Québec, Épopée en Amérique : Une histoire populaire du Québec (1996-1997).