Issu d'une famille modeste, Oscar Werner fait de la figuration au cinéma dès l'âge de quinze ans pour payer ses cours d'art dramatique. Il entre au Burgstheater de Vienne en 1940. Il interprète notamment Goethe, Schiller, Molière, Calderon ou Anouilh, avant de devenir producteur et metteur en scène.
Oskar Werner fait ses débuts au cinéma dans des petites productions allemandes, avant de tourner dans son premier film en anglais en 1951, Decision before dawn (Anatole Litvak), dans lequel il tient le rôle d'un prisonnier de guerre allemand. Le film est produit par la Fox, qui s'était engagée à faire de Werner une nouvelle star hollywoodienne. Mais la major ne tient pas ses engagements, et Werner se tourne à nouveau vers le théâtre, décidé à n'apparaître que dans des films marquants à ses yeux. En 1955, il tient le rôle titre dans Mozart (Karl Hartl), puis interprète pour Max Ophuls un jeune étudiant dans Lola Montès. Acteur à l'apparence rêveuse et au physique romantique, Oscar Werner connaît la célébrité grâce à son rôle de Jules dans Jules et Jim (François Truffaut, 1961). Il joue ensuite dans La Nef des fous (Stanley Kramer, 1964), et son interprétation du docteur Schumann lui vaut une nomination à l'Oscar, une aux Golden Globes et il est récompensé par le New York Film Critics Circle Award. En 1965, Martin Ritt le dirige dans L'Espion qui venait du froid aux côtés de Richard Burton et, l'année suivante, il retrouve Truffaut pour le rôle de Montag, le pompier pyromane et rebelle de Fahrenheit 451 d'après le roman de Bradbury. Le tournage est pénible pour les deux hommes qui se quittent fâchés. Il donne la réplique à Laurence Olivier et Anthony Quinn dans Les Souliers de Saint-Pierre (Michael Anderson, 1968), avant de se tourner cette fois définitivement vers le théâtre. Durant les années 70-80, sa carrière est sur le déclin, et il effectue une ultime apparition à l'écran : il figure aux côtés d'acteurs prestigieux tels que Faye Dunaway, Max von Sydow ou encore Orson Welles dans Le Voyage des damnés de Stuart Rosenberg en 1975.
Oskar Werner poursuit une carrière foisonnante au théâtre. Il joue et met en scène notamment Hamlet à Fancfort en 1953, et s'impose comme l'un des acteurs les plus brillants de son époque. Il fonde à la fin des années 50 sa propre troupe, la Stratford Company.
En 1958, il réalise pour la télévision Ein gewisser Judas sous le pseudonyme de Erasmus Nothnagel.
Il fait une nouvelle incursion à la télévision en 1975 dans le rôle d'un meurtrier dans un épisode de Columbo.
1958 | Ein gewisser Judas [TV] | Oskar Werner |
1938 | Geld fällt vom Himmel | Heinz Helbig |
1938 | Hotel Sacher [Hôtel Sacher] | Erich Engel |
1939 | Leinen aus Irland Les Rapaces | Heinz Helbig |
1949 | Angel with the Trumpet (The) | Anthony Bushell |
1949 | Engel mit der Posaune (Der) L'Ange à la trompette | Karl Hartl |
1949 | Eroica | Walter Kolm-Veltée |
1950 | Decision Before Dawn Le Traître | Anatole Litvak |
1950 | Ein Lächeln im Sturm | René Chanas |
1950 | Gestohlene Jahr (Das) | Wilfried Frass |
1950 | Ruf aus dem Äther | Georg C. Klaren |
1951 | Wonder kid = Entführung ins Glück (The) | Karl Hartl |
1954 | Letzte Akt (Der) La Fin d'Hitler | Georg Wilhelm Pabst |
1955 | Lola Montès | Max Ophuls |
1955 | Mozart = Reich mir die Hand mein Leben | Karl Hartl |
1955 | Spionage | Franz Antel |
1961 | Jules et Jim | François Truffaut |
1964 | Ship of Fools La Nef des fous | Stanley Kramer |
1965 | Spy Who Came in from the Cold (The) L'Espion qui venait du froid | Martin Ritt |
1966 | Fahrenheit 451 | François Truffaut |
1967 | Interlude | Kevin Billington |
1968 | Shoes of the Fisherman (The) Les Souliers de Saint-Pierre | Michael Anderson |
1975 | Voyage of the Damned Le Voyage des damnés | Stuart Rosenberg |