Formation
Après son bac, elle s'installe à Paris en 1989 pour suivre des études d'histoire. Elle s'inscrit aux classes libres du Cours Florent, puis entre au Conservatoire national supérieur d'art dramatique (1991-1994.
Carrière au cinéma
Sylvie Testud connaît ses premiers succès outre-Rhin. En effet, après quelques apparitions en France (L'Histoire du garçon qui voulait qu'on l'embrasse, Philippe Harel, 1993 ; Couples et Amants, John Lvoff, id.), c'est l'Allemagne et le cinéaste Niko Brücher qui lui offrent son premier grand rôle : Maries Lied (1994). Très remarquée outre-Rhin, elle enchaîne aussitôt avec Jenseits der Still (Caroline Link, 1995), où elle interprète une star de la clarinette née de parents sourds-muets.
Elue meilleure actrice de l'année en Allemagne, Sylvie Testud parvient à se faire un nom en France grâce à sa prestation dans Karnaval (Thomas Vincent, 1998) : cette immersion dans la culture populaire et la fête à Dunkerque lui vaut une nomination aux Césars comme meilleur espoir féminin.
A son aise dans les rôles austères et ambigus, elle donne sa pleine mesure en bonne meurtrière glissant vers la folie dans Les Blessures assassines (Jean-Pierre Denis, 1999), inspirée de l'histoire des soeurs Papin. L'actrice enchaîne ensuite une quinzaine de films, dont certains très remarqués comme La Captive (Chantal Ackerman, 2000) d'après Marcel Proust, ou Les Femmes... ou les enfants d'abord (Manuel Poirier, 2001). C'est en 2003 que Sylvie Testud conquiert une véritable reconnaissance pour son interprétation de la jeune Amélie découvrant le monde du travail au Japon dans Stupeurs et tremblements d'Alain Corneau (2002), adaptation du roman éponyme d'Amélie Nothomb : elle obtient un César de la meilleure actrice. Ce qui lui permet alors de tourner des films extrêmement différents, comédies populaires (Filles uniques, Pierre Jolivet, 2003 ; La Vie est à nous, Gérard Krawczyk 2004...), drames intimistes (Les Mots bleus, Alain Corneau, 2005) mais aussi projets originaux comme La France (Serge Bozon, 2007), où elle traverse la guerre de 14 déguisée en soldat, ou Mange, ceci est mon corps (Michelange Quay, 2007), film de transe où elle est plongée dans la violence haïtienne.
Dans La Môme (Olivier Dahan, 2006), biopic d'Edith Piaf (Marion Cotillard) au succès international, Sylvie Testud incarne l'amie de toujours de la chanteuse, Momône. Elle brille ensuite dans une autre biographie filmée dont elle tient cette fois le rôle-titre : Sagan (Diane Kurys, 2008).
Eleonore Faucher adapte ensuite Gamines (2009), un roman de Sylvie Testud consacré à son enfance avec ses soeurs, dans lequel l'actrice tient le rôle de son double littéraire. La même année, elle est engagée par la réalisatrice autrichienne Jessica Hausner pour tenir le rôle principal de Lourdes (2009) dans lequel son personnage, atteint de sclérose en plaques et cloué dans un fauteuil roulant, part en pélerinage dans l'espoir d'un miracle.
Elle interprète la fille de Johnny Hallyday dans le polar hong-kongais Vengeance (Johnnie To, 2009), endosse le costume de Calamity Jane dans l'adaptation de la BD Lucky Luke (James Huth, 2009), est une des victimes juives de La Rafle (Roselyne Bosch, 2010), joue une inspectrice un peu décalée dans le très noir Avant l'aube (Raphaël Jacoulot, 2010), est la narratrice des souvenirs familiaux de la réalisatrice de Pour une femme (Diane Kurys, 2013)... donnant à voir l'étendue de son registre.
En 2012, Sylvie Testud, qui avait refusé de porter à l'écran un de ses romans (laissant Eleonore Faucher signer Gamines, est passée à la réalisation en adaptant un roman de Frédérique Deghelt, La Vie d'une autre, dans lequel Juliette Binoche se réveille amnésique. Elle avait déjà réalisé, en 1998, un court métrage, Je veux descendre, sous le nom de Sylvie Voyer.
Autres activités
Actrice de théâtre, Sylvie Testud s'illustre dans La Cour des comédiens d'Antoine Vitez, Six Fois deux, de Georges Lavaudant, mais aussi des textes de Goethe, Claudel, Stefan Zweig ou Odon von Horvath mis en scène par Philippe Faure, Emmanuel Demarcy-Mota, Hans-Peter Cloos ou Bernard Murat.
En 2003 elle publie un livre autobiographique, Il n'y a pas beaucoup d'étoiles ce soir, sur son métier de comédienne. Puis plusieurs romans : Le Ciel t'aidera, Gamines, Chevalier de l'ordre du mérite, C'est le métier qui rentre.
Parmi ses prestations à la télévision, on retiendra qu'elle a interprété la révolutionnaire Louise Michel (Solveig Anspach, 2009). Elle a aussi joué une violoniste dans Les Mains de Roxana (Philippe Setbon, 2012) et une apprentie ornithologue dans Les Déferlantes (Eleonore Faucher, 2013).
Prix
- Meilleure interprétation féminine, 2010 au EFA - European Film Academy pour le film : Lourdes
- Meilleure interprétation féminine, 2004 au Césars du Cinéma Français pour le film : Stupeur et tremblements
- Meilleure interprétation féminine, 2003 au Festival International du Film (Karlovy Vary) pour le film : Stupeur et tremblements
- Meilleur espoir féminin, 2001 au Césars du Cinéma Français pour le film : Les blessures assassines