Hélène Vincent débute au théâtre à l'âge de dix-sept ans et participe très vite à la troupe de Patrice Chéreau avant de rencontrer son futur mari, Jean-Pierre Vincent, qui la dirige sur scène à de nombreuses reprises.
Grande actrice de théâtre révélée sur le tard au cinéma (elle a alors 45 ans) dans un rôle de comédie, elle a eu du mal à se départir de cette image. Employée essentiellement dans des rôles secondaires, l'actrice fait ses premiers pas à l'écran dans le cinéma réaliste et engagé de René Allio (Pierre et Paul, 1969, Les Camisards, 1972) avant d'être engagée pour un petit rôle par Bertrand Tavernier pour Que la fête commence (1974).
Si elle continue sa brillante carrière sur scène et travaille régulièrement pour la télévision, il faut attendre 1988 pour qu'elle crève l'écran en composant le personnage de Mme Le Quesnoy, la mère de famille bourgeoise et catholique de La vie est un long fleuve tranquille, d'Etienne Chatillez, rôle qui lui vaut le César du meilleur second rôle. L'énorme succès du film lui vaut d'innombrables propositions de rôles similaires, qu'elle refuse même si elle reviendra régulièrement au registre comique dans des emplois très contrastés, que ce soit pour Le Bal des casses-pieds (Yves Robert, 1992), Une journée chez ma mère (Dominique Cheminal, 1993), Antilles sur Seine (Pascal Légitimus, 2000), Saint-Jacques... La Mecque (Coline Sereau, 2005), Les Irréductibles (Renaud Bertrand, 2006) ou Les Petits ruisseaux (Pascal Rabaté, 2010). Elle participe aussi à l'univers grinçant et décalé d'Albert Dupontel, incarnant la mère du héros de Bernie (1996) et resurgissant dans Enfermés dehors (2006).
Considérée comme un grand second rôle du cinéma français, elle fait de régulières incursions dans le cinéma d'auteur et s'illustre particulièrement dans J'embrasse pas (1991), d'André Téchiné, où elle interprète une vieille fille, rôle pour lequelle elle décroche une nouvelle nomination aux Césars. Elle apparaît aussi en journaliste dans Tois couleurs : Bleu de Krzysztof Kieslowski (1993), dans le drame historique de Serge Moati Des feux mal éteints (1994), situé durant la guerre d'Algérie, ou dans le film social de Christophe Otzenberger, Itinéraires (2006). C'est cette même veine qui lui vaut son plus grand rôle, celui de la mère de Vincent Lindon, atteinte d'un cancer incurable, dans la chronique intimiste de Stéphane Brizé, Quelques heures de printemps (2012). Ce personnage digne et bouleversant lui apporte, à 69 ans, sa première nomination au César de la meilleure actrice.
Hélène Vincent s'illustre essentiellement au théâtre sous la direction des plus grands metteurs en scène (Patrice Chéreau, Jean-Pierre Vincent, Bernard Sobel, Agnès Laurent, Patrice Kerbrat, Christian Schiaretti...), décrochant deux nominations au Molière de la meilleure comédienne en 2010 et 2011. Elle est également metteur en scène elle-même pour des pièces de Shakespeare, Strindberg, Ibsen ou Feydeau.
Elle apparaît également souvent à la télévision depuis ses débuts, aussi bien pour des séries et des feuilletons (Médecins de nuit, Les Dames de la côte, La Rivière Espérance, Le Comte de Monte-Christo, Clara Sheller, Les Petits Meurtres d'Agatha Christie, Joséphine ange gardien...) que pour des téléfilms (La Maison des enfants, Aline Issermann, 2002 ; Mourir d'aimer, Josée Dayan, 2009 ; La Résidence, Laurent Jaoui, 2011...).
1998 | Fête des mères (La) | Chris Vander Stappen |
1968 | Pierre et Paul | René Allio |
1970 | Camisards (Les) | René Allio |
1973 | Un nuage entre les dents | Marco Pico |
1974 | Que la fête commence | Bertrand Tavernier |
1977 | Part du feu (La) | Etienne Périer |
1979 | Cocktail molotov | Diane Kurys |
1979 | Ecole est finie (L') | Olivier Nolin |
1979 | West Indies | Med Hondo |
1987 | Vie est un long fleuve tranquille (La) | Etienne Chatiliez |
1988 | Maris, les femmes, les amants (Les) | Pascal Thomas |
1989 | Dédé | Jean-Louis Benoît |
1991 | Bal des casse-pieds (Le) | Yves Robert |
1991 | J'embrasse pas | André Téchiné |
1992 | Instinct de l'ange (L') | Richard Dembo |
1992 | Trois couleurs bleu | Krzysztof Kieslowski |
1992 | Une journée chez ma mère | Dominique Cheminal |
1993 | Des feux mal éteints | Serge Moati |
1994 | Montreur de boxe (Le) | Dominique Ladoge |
1994 | Tom est tout seul | Fabien Onteniente |
1996 | Bernie | Albert Dupontel |
1996 | Ma vie en rose | Alain Berliner |
1997 | Prison à domicile | Christophe Jacrot |
1999 | Que faisaient les femmes pendant que l'homme marchait sur la lune ? | Chris Vander Stappen |
2000 | Antilles-sur-Seine | Pascal Légitimus |
2000 | Soleil au-dessus des nuages (Le) | Eric Le Roch |
2001 | Beauté sur la terre (La) | Antoine Plantevin |
2004 | Itinéraires | Christophe Otzenberger |
2005 | Enfermés dehors | Albert Dupontel |
2005 | Irréductibles (Les) | Renaud Bertrand |
2009 | Petits ruisseaux (Les) | Pascal Rabaté |
2009 | Trésor | Claude Berri, François Dupeyron |
2011 | Quelques heures de printemps | Stéphane Brizé |
2012 | Attila Marcel | Sylvain Chomet |
2013 | Samba | Eric Toledano, Olivier Nakache |
2014 | Good luck Algeria | Farid Bentoumi |
2014 | Odeur de la mandarine (L') | Gilles Legrand |
2015 | Petit locataire (Le) | Nadège Loiseau |
2016 | Du soleil dans mes yeux | Nicolas Giraud |
2016 | Knock | Lorraine Lévy |
2016 | Marie-Francine | Valérie Lemercier |
2016 | Sens de la fête (Le) | Eric Toledano, Olivier Nakache |
2017 | Garde alternée | Alexandra Leclère |
2018 | Adorables | Solange Cicurel |
2018 | Grâce à Dieu | François Ozon |
2018 | Hors normes | Eric Toledano, Olivier Nakache |
2018 | Mine de rien | Mathias Mlekuz |
2018 | Revenir | Jessica Palud |
2019 | Origine du monde (L') | Laurent Lafitte |