Formation
Élevée par son père, Romane Bohringer passe tout son temps libre sur les plateaux de tournage. Elle s'imagine devenir scripte ou cameraman, n'osant pas formuler son envie de devenir actrice. A treize ans, elle fait pourtant ses débuts en jouant un petit rôle dans Kamikaze (Didier Grousset, 1986) puis elle apparaît dans Ragazzi (Mama Keita, 1990). Mais c'est au théâtre qu'elle se dévoile, en interprétant, à dix-sept ans, Miranda dans La tempête de Shakespeare, mis en scène par Peter Brook.
Carrière au cinéma
Romane Bohringer se fait connaître du grand public en jouant Laura, l'héroïne passionnée et explosive des Nuits fauves (Cyril Collard, 1991), son interprétation lui vaut le César du meilleur espoir féminin. Claude Miller fait appel à elle pour jouer L'accompagnatrice (1992) auprès de son père, où elle incarne avec brio une jeune fille pleine d'humilité et de pudeur.
Passionnée, Romane Bohringer choisit d'interpréter des personnages à son image : entiers, extrêmes, exaltés. Elle fait une apparition dans Le colonel Chabert d'Yves Angelo (1993). Elle remporte son deuxième succès avec sa prestation dans Mina Tannenbaum (Martine Dugowson, 1993) où elle forme avec Elsa Zylberstein un duo d'amies d'enfance plein de complicité et d'échanges. Favorisant les relations humaines et la confiance, elle joue dans le deuxième film de Martine Dugowson, Portrait chinois (1995), mais la qualité de ce film n'a rien de comparable avec le premier. En 1995, Romane Bohringer devient une manipulatrice pardonnable dans L'appartement de Gilles Mimouni ; elle joue ce rôle difficile avec beaucoup de justesse et de passion.
Après avoir tourné dans La femme de chambre du Titanic (José Juan Bigas Luna, 1997), elle incarne tour à tour deux mythes : la femme du réalisateur de L'Atalante, Lydu Lozinska, dans Vigo, histoire d'une passion (Julien Temple 1997), puis celle de Rembrandt dans Rembrandt (Charles Matton, 1998). Après ces films, restés très confidentiels, Romane Bohringer tourne dans un film grand public de Benoît Cohen, Nos enfants chéris (2002), une comédie de moeurs centrée sur les vies de couple et les familles modernes.
En 2004, l'actrice prête sa voix pour la voix-off féminine de La Marche de l'empereur (Luc Jaquet), documentaire à succès sur les manchots empereurs. Son père Richard la fait tourner dans son film C'est beau une ville la nuit (2005), Romane y joue son propre rôle dans le road movie de Richard-le-poète, assoiffé de rencontres, d'ambiances, de musiques. La même année Benoît Cohen lui offre le rôle d'Anna dans Qui m'aime me suive, jeune femme qui aide son mari à trouver qui il est vraiment. Dans Le Bal de actrices (Maïwenn, 2007), Romane Bohringer joue son propre rôle.
Autres activités
Romane Bohringer revient sur les planches en avril 1994 en interprétant la Célimène du Misanthrope. Elle joue très régulièrement à partir de 2000, passant du répertoire classique au contemporain.
L'actrice apparaît aussi dans quelques téléfilms, on peut retenir Nos enfants chéris de Benoît Cohen (24 épisodes diffusés sur Canal+), qui fait suite à son long métrage.
Prix
- Meilleur espoir féminin, 1992 au Césars du Cinéma Français pour le film : Les nuits fauves