Formation
Grégoire Colin est élevé dans une famille du spectacle. Bernard Sobel lui donne sa première chance en 1988 : il n'a que douze ans et monte déjà sur les planches du Théâtre de Gennevilliers dans la tragédie Euripide.
Carrière au cinéma
Grégoire Colin fait une première apparition au cinéma dans le rôle d'un jeune adolescent taciturne et privé d'enfance, largué par son père : c'est Le silence d'ailleurs (1989) de Guy Mouyal. L'année suivante il poursuit dans un registre dramatique, dans L'année de l'éveil (Gérard Corbiau), il y incarne François qui est à la veille de ses premiers émois amoureux.
Pour Grégoire Colin, tout s'enchaîne alors très vite. Son visage de jeune homme timide et ténébreux, son teint pâle, ses yeux noirs en amande, sa silhouette effilée séduisent. On le voit dans une multitude de petits rôles néanmoins très saillants. En 1994, il fait la rencontre décisive de la réalisatrice Claire Denis. Après l'avoir testé dans un téléfilm, elle lui confie le premier rôle de Nénette et Boni (1995), l'histoire d'un frère et d'une soeur "en galère", qui lance véritablement l'acteur.
Le grand public reconnaîtra le talent de cet acteur discret dans le film - devenu culte pour la jeune génération - La vie rêvée des anges (Eric Zonka, 1997). Exigeant, Grégoire Colin tourne exclusivement pour un cinéma d'auteurs. Dans l'inquiétant Superlove ( Jean-Claude Janer, 1998), il est Mario - qui a la grâce des apparitions d'une étrange Vierge Marie... Claire Denis lui confie un autre grand rôle dans Beau travail (1999), film qui nous plonge dans l'univers cruel de la légion étrangère. La même année Grégoire Colin est repéré par Benoît Jacquot qui lui donne un rôle dans son Sade (1999). Il est à l'affiche du poignant film de Yolande Zauberman, La guerre à Paris (2001), où il incarne un commissaire impitoyable dans sa traque aux Juifs.
Changement total de registre dans Sex is comedy (Catherine Breillat, 2001), où Colin incarne un acteur - le film est surtout un prétexte pour la réalisatrice d'une mise en abyme sur sa conception de la réalisation. Grégoire Colin aborde un rôle très sombre dans le drame de Gilles Bourdos, Inquiétudes (2003), il y incarne Bruno Keller, un jeune homme obsessionnel qui en arrive à tuer trois personnes. Encore une très belle prestation de l'acteur dans Le domaine perdu de Raoul Ruiz (2004), Grégoire Colin y donne la réplique à François Cluzet. Aimant varier les genres, l'acteur joue dans le très romanesque Voleurs de chevaux, il y revêt le rôle de Roman, un jeune bandit au sang chaud de la fin du XIXe, lié à une relation complexe avec son jeune frère.
Claire Denis lui confie à nouveau un personnage dans 35 rhums, chronique sociale, galerie de portraits où Colin campe celui de Noé, un jeune homme solitaire amoureux de sa voisine. L'acteur délaisse le cinéma d'auteur intimiste pour jouer dans La Traque (2009), un thriller fantastique, premier long métrage d'Antoine Blossier.
Autres activités
Comme tous les comédiens de sa génération, Grégoire Colin tourne pour la télévision. On le voit notamment dans Le jeu du roi (1988) de Marc Evans, dans U.S. Go home (1992) de Claire Denis et dans Jalna (1993) de Philippe Monier.
Prix
- Prix spécial du jury, 1996 au Festival International du Film (Locarno)