Issu d'une famille paysanne, Jean-Philippe Ecoffey obtient son baccalauréat et suit des études de lettres à Lausanne. En 1982, il prend des cours au Conservatoire d'art dramatique de Genève. Après un bref passage au Conservatoire de Paris, il entre à l'Ecole des Amandiers de Nanterre, dirigée par Patrick Chéreau.
Jean-Philippe Ecoffey est un rebelle qui, lorsqu'il n'explose pas, se cherche des fêlures. Déjà initié par Alain Tanner au mystère de sa deuxième personnalité dès son premier rôle à l'écran (No man's land (1984), il prête volontiers ses doutes et ses contradictions au jeune routier que l'héroïne finit par assommer dans L'Effrontée (Claude Miller, 1985) pour échapper à ses transports. C'est ce rôle court qui le révèle, non sans mérite face à une Charlotte Gainsbourg extraordinaire de présence.
Gardien de nuit (Jean-Pierre Limosin, 1985) reflète la même quête d'identité à travers la double vie d'un homme : flic la nuit, délinquant le jour. Sa tentation de l'acte gratuit traduit bien la démarche d'un comédien qui, à défaut de gestes sûrs, transcende son imprécision à l'aide de coups d'éclat. Sa formation se poursuit en passant par des films austères et intimistes, signés Benoît Jacquot, Olivier Assayas ou Alain Tanner.
En 1987, l'adaptation d'Andrzej Wajda des Possédés de Dostoievski, lui offre une belle occasion d'exprimer sa violence en composant un nihiliste habité par la haine. Expérience forte, trop forte peut-être pour Ecoffey qui déclare qu' "exposer tout c'est se fragiliser". Puis les années 1990 voient l'image de l'acteur s'affermir et conquérir un plus large public. Dans La Reine Margot (Patrice Chéreau, 1993), il impose un Condé de belle stature, chef de la Ligue catholique. L'étendue de ses possibilités s'accroît ensuite avec Mina Tannenbaum (Martine Dugowson, 1993) où il paraît moins noir que d'habitude, puis L'Appartement (Gilles Mimouni, 1995) aux côtés de Vincent Cassel.
En juin-juillet 1997, les sorties simultanées des films Ma vie en rose (Alain Berliner, 96), Le Ciel est à nous (Graham Guit, 1996) et Portraits chinois (Martine Dugowson, 1995) signalent Jean-Philippe Ecoffey par trois performances très différentes, père de famille découvrant que son petit garçon veut être une fille, dangereux dealer et scénariste aux amours fragiles. Charles Matton lui donne ensuite dans Rembrandt (1999) le rôle de Jan Six, collectionneur d'art et ami du peintre.
Après un rôle de gangster dans le polar Des chiens dans la neige (Michel Welterlin, 2001), il retrouve la réalisatrice Martine Dugowson pour le drame Les Fantômes de Louba (2001) puis fait une brève apparition dans Dirty Pretty Things de Stephen Frears (2002). Entraîneur de snowboard dans le film d'action Snowboarder (Olias Barco, 2003), il incarne le père du jeune héros de Moi César, 10 ans 1/2, 1m39 (Richard Berry, 2003) et celui, alcoolique, de l'apprenti judoka de Douches froides (Antony Cordier, 2005).
Si les rôles se font ensuite plus rares et moins conséquents, Jean-Philippe Ecoffey réussit pourtant régulièrement à tirer son épingle du jeu, notamment en grand avocat sulfureux dans Commis d'office (Hannelore Cayre, 2009).
Au théâtre, Jean-Philippe Ecoffey joue Les Troyennes, La Passion selon Pier Paolo Pasolini, Macbeth, Quai Ouest, La Mouette, Le Pain dur, Quartett. Il remporte un grand succès personnel pour son interprétation d'Ubu Roi en 2010.
A la télévision, il interprète Moi, Général de Gaulle (Denys Granier-Deferre, 1990), Les Démoniaques (Pierre Koralnik, 1991), L'Homme de la maison (Pierre Lary, 1992), Goupi Mains-Rouges (Claude Goretta, 1993), Un si bel orage (Jean-Daniel Verhaeghe, 1994), L'Affaire Kergalen (Laurent Jaoui, 2001), L'Ami Fritz (Jean-Louis Lorenzi, 2001) ou la série d'aventures Rani (2011).
1992 | Cendre d'or | Jean-Philippe Écoffey |
1992 | Cendre d'or | Jean-Philippe Écoffey |
1984 | No man's land | Alain Tanner |
1985 | Effrontée (L') | Claude Miller |
1985 | Gardien de la nuit | Jean-Pierre Limosin |
1986 | Mendiants (Les) | Benoît Jacquot |
1986 | Nanou | Conny Templeman |
1987 | Poker | Catherine Corsini |
1987 | Possédés (Les) | Andrzej Wajda |
1988 | Enfant de l'hiver (L') | Olivier Assayas |
1988 | Manika, une vie plus tard | François Villiers |
1989 | Femme de Rose Hill (La) | Alain Tanner |
1989 | Henry and June Henry et June | Philip Kaufman |
1993 | Mina Tannenbaum | Martine Dugowson |
1993 | Reine Margot (La) | Patrice Chéreau |
1994 | Ainsi soient-elles | Patrick Alessandrin, Lisa Alessandrin |
1994 | Fiesta | Pierre Boutron |
1995 | Appartement (L') | Gilles Mimouni |
1995 | Mon homme | Bertrand Blier |
1995 | Portraits chinois | Martine Dugowson |
1996 | Ciel est à nous (Le) | Graham Guit |
1996 | Ma vie en rose | Alain Berliner |
1998 | Infortunes de la beauté (Les) | John Lvoff |
1998 | Rembrandt | Charles Matton |
1999 | Fantômes de Louba (Les) | Martine Dugowson |
2000 | Des chiens dans la neige | Michel Welterlin |
2001 | Dirty Pretty Things | Stephen Frears |
2001 | Peau d'ange | Vincent Perez |
2002 | Moi, César, 10 ans 1/2, 1 m 39 | Richard Berry |
2002 | Snowboarder | Olias Barco |
2004 | Douches froides | Antony Cordier |
2006 | Comme ton père | Marco Carmel |
2006 | Scaphandre et le papillon (Le) | Julian Schnabel |
2008 | Coach (Le) | Olivier Doran |
2008 | Commis d'office | Hannelore Cayre |
2008 | Mères et filles | Julie Lopes-Curval |
2009 | Contre toi | Lola Doillon |
2010 | Une bouteille à la mer | Thierry Binisti |
2012 | Belle vie (La) | Jean Denizot |
2015 | Moka | Frédéric Mermoud |