A l'âge de quinze ans, tandis que sa famille est déportée, Juliette Gréco est placée dans un couvent puis se retrouve dans la prison de Fresnes. En 1944, elle fait la manche au Café de Flore, à Paris. Au Tabou, une petite cave de Saint-Germain-des-Prés ouverte toute la nuit, elle se lie avec Roger Vadim et Cazalis. Au théâtre, elle apparaît dans Le Soulier de satin de Paul Claudel. En 1945, elle se fait remarquer en mère de famille dans Victor ou les Enfants du pouvoir, une pièce de Roger Vitrac mise en scène par Michel de Ré. Puis en 1948 et 1949, Alexandre Astruc lui offre un rôle dans deux courts-métrages tournés en 16 mm : Aller retour et Ulysse et les Mauvaises Rencontres. Elle joue au côté de Jean Cocteau, de Jean Genet, de Marc Doelnitz et de Sylvia Bataille.
" Muse de Saint-Germain-des-Prés ", Juliette Gréco est vite recherchée par les cinéastes. En 1949, elle tourne dans deux longs métrages : Orphée de Jean Cocteau et Au royaume des cieux de Julien Duvivier. Dans Sans laisser d'adresse (1950) de Jean-Paul Le Chanois, avec Michel Piccoli, elle joue son propre rôle : c'est un des rares films qui recourt à sa double vocation de chanteuse et d'actrice. En 1953, alors qu'elle triomphe comme chanteuse, Jean-Pierre Melville lui offre son premier rôle important dans Quand tu liras cette lettre auprès de Philippe Lemaire. Dès lors, les propositions affluent, et Juliette Gréco enchaîne les films : Elena et les hommes (1955) de Jean Renoir, La Châtelaine du Liban (1956) de Richard Pottier, Bonjour tristesse (1957) d'Otto Preminger, C'est arrivé à 36 chandelles (id.) d'Henri Diamant-Berger.Séduit, le producteur Darryl Zanuck lui offre la même année un petit rôle dans Le soleil se lève aussi d'Henry King, adaptation du roman d'Ernest Hemingway. Sur le tournage qui se déroule à Mexico, Gréco côtoie les plus grandes stars américaines : Tyrone Power, Errol Flynn, Ava Gardner et Mel Ferrer. Elle obtient le premier rôle de La Rivière des alligators (1957) de Vincent Sherman. Puis l'année suivante, Zanuck lui consacre une superproduction, Les Racines du ciel, inspiré du roman de Romain Gary et réalisé par John Huston. L'aventure hollywoodienne se poursuit sous la direction de Richard Fleischer : Drame dans un miroir (1959) avec Orson Welles et Le Grand Risque (1960) avec Stephen Boyd. Puis Juliette Gréco revient en France, et à la chanson. De 1962 à 1982, elle ne tourne que cinq films. En 1964, elle joue Dinah pour La Case de l'oncle Tom, une coproduction germano-italo-yougoslave dirigée par Geza Radvanyi. En 1966, elle apparaît dans La Nuit des généraux d'Anatole Litvak. Puis en 1974, elle consent par amitié pour le réalisateur Maurice Dugowson à jouer dans Lily aime-moi et y découvre toute une nouvelle génération de comédiens tels que Miou-Miou, Patrick Dewaere ou Rufus.
Chanteuse avant tout, Juliette Gréco interprète, sur les scènes les plus prestigieuses de France mais aussi à l'étranger, des chansons écrites pour elle par Jacques Prévert, Jean-Paul Sartre, Serge Gainsbourg, Raymond Queneau, Joseph Kosma ou Léo Ferré. Parmi les plus célèbres, nous pouvons citer la Rue des Blancs-Manteaux, Si tu t'imagines, Je hais les dimanches, Déshabillez-moi.
Au théâtre, Juliette Gréco joue Anastasia (1955) et Bonheur, impair et passe (1964).
En 1964, elle est la vedette du feuilleton télévisé Belphégor.
En 1982, elle publie ses Mémoires, Jujube.
1947 | Désordre | Jacques Baratier |
1947 | Désordre | Jacques Baratier |
1946 | Saint-Germain-des-Prés | Jean Suyeux, Freddy Baume |
1947 | Désordre | Jacques Baratier |
1948 | Aller et retour | Alexandre Astruc |
1949 | Ulysse ou les mauvaises rencontres | Alexandre Astruc |
1952 | Saint-Tropez, devoir de vacances | Paul Paviot |
1957 | Trois petits tours | Steve Previn |
1966 | Désordre a vingt ans (Le) | Jacques Baratier |
1947 | Frères Bouquinquant (Les) | Louis Daquin |
1949 | Au royaume des cieux | Julien Duvivier |
1949 | Orphée | Jean Cocteau |
1950 | Sans laisser d'adresse | Jean-Paul Le Chanois |
1951 | Green Glove (The) Le Gantelet vert | Rudolph Maté |
1952 | Route du bonheur (La) | Maurice Labro, Giorgio Simonelli |
1953 | Boum sur Paris | Maurice de Canonge |
1953 | Quand tu liras cette lettre | Jean-Pierre Melville |
1953 | Sombrero | Norman Foster |
1955 | Elena et les hommes | Jean Renoir |
1956 | Châtelaine du Liban (La) | Richard Pottier |
1956 | Homme et l'enfant (L') | Raoul André |
1957 | Bonjour Tristesse | Otto Preminger |
1957 | C'est arrivé à 36 Chandelles | Henri Diamant-Berger |
1957 | Naked Earth La Rivière des alligators | Vincent Sherman |
1957 | Sun Also Rises (The) Le Soleil se lève aussi | Henry King |
1958 | Roots of Heaven (The) Les Racines du ciel | John Huston |
1958 | Whirlpool | Lewis Allen |
1959 | Crack in the Mirror Drame dans un miroir | Richard Fleischer |
1960 | Big Gamble (The) Le Grand risque | Richard Fleischer |
1961 | Maléfices | Henri Decoin |
1962 | Canzoni nel mondo Sexy de nuit | Vittorio Sala |
1963 | Amour à la mer (L') | Guy Gilles |
1964 | Onkel Toms Hütte La Case de l'oncle Tom | Géza Radványi |
1966 | Désordre a vingt ans (Le) | Jacques Baratier |
1966 | Nuit des généraux (La) | Anatole Litvak |
1973 | Far-West (Le) | Jacques Brel |
1974 | Lily, aime-moi | Maurice Dugowson |
1974 | Tid til at leve [Le Temps de vivre] | Annett Wolf |
1996 | Jedermanns Fest | Fritz Lehner |
1999 | Paris à tout prix | Yves Jeuland, Pascale Sauvage |
2000 | Belphégor, le fantôme du Louvre | Jean-Paul Salomé |
2012 | Regard de Georges Brassens (Le) | Sandrine Dumarais |