Formation

Fille d'un photographe, Jean Arthur prend très jeune la pose. La Fox la remarque et l'engage à l'âge de 18 ans.

Carrière au cinéma

Entre 1923 et 1930, Jean Arthur tourne d'innombrables petits films ("serials") où elle n'occupe que des rôles de second ordre. Lasse de trop de tournages, elle s'essaie au théâtre ; puis elle tire parti de l'avènement du parlant pour donner un coup de fouet à sa carrière. Après l'avoir vue dans une cinquantaine de films muets, le public découvre sa voix rauque et sexy dans Toute la ville en parle (John Ford, 1935). Elle plaît immédiatement à Frank Capra, alors à la recherche d'une comédienne capable de débiter son texte avec humour tout en conservant une allure de midinette, dont elle devient l'actrice fétiche. Elle s'impose en femme fatale et sophistiquée dans trois de ses plus grands films: L'extravagant Mr Deeds (1936), Vous ne l'emporterez pas avec vous (1938) et Mr Smith au sénat (1939). Elle est aussi très crédible dans le rôle de Calamity Jane que lui donne Cecil B. De Mille (Une aventure de Buffalo Bill); se plaît autant dans le drame que dans la comédie, comme le montre Le destin se joue de la nuit ( Frank Borzage, 1937), où elle développe toutes les facettes d'un jeu polyvalent dans les bras de Charles Boyer. Ni belle ni disgracieuse, Jean Arthur séduit par sa discrétion et sa timidité. Comme elle est souvent paralysée par le trac, les metteurs en scène la jugent souvent trop distante; la presse lui fait les mêmes reproches, tandis qu'elle boude les interviews et les tournées promotionnelles. Si les personnages de blondes platines et pulpeuses sont promis à ses contemporaines Kim Novak et Jean Harlow, certains réalisateurs se risquent à briser son image de dinde collet monté pour en exploiter le côté girond (Plus on est de fous, Georges Stevens, 1943). Jean Arthur atteint le même niveau de popularité que les comédiennes Carol Lombard ou Katharine Hepburn. Les années quarante lui offrent moins d'occasions de briller et elle s'éloigne quelque temps des écrans pour étudier la sociologie et la philosophie, avant que Billy Wilder ne lui donne, en 1948, le rôle de Phoebe Frost dans La scandaleuse de Berlin. Agée de 43 ans, Jean Arthur y fait sensation dans la peau d'une députée en lutte contre le marché noir berlinois. "Miss Arthur" ne trouve plus, par la suite, de scénario à sa mesure et revient une dernière fois au cinéma par amitié pour Georges Stevens dans L'homme des vallées perdues (1953). Elle choisit discrètement de mettre un terme à sa carrière de comédienne de cinéma sans avoir été récompensée par quelque prix que ce soit.

Autres activités

Au milieu des années 60, Jean Arthur réapparaît dans un feuilleton qui porte son nom, The Jean Arthur show.