Fils d'un mécanicien dentiste quaker, James Dean perd sa mère quand il n'a que neuf ans. Après quelques années passées avec un père que son travail mute en Californie, il est recueilli par son oncle et sa tante dans leur ferme de l'Indiana. De brèves études secondaires et ce jeune homme, excellent sportif, passionné par les voitures de course, remporte un prix au concours d'art dramatique de l'Indiana. Retourné sur la côte californienne pour y faire son droit, il se consacre de préférence au théâtre en suivant les cours du comédien James Whitmore. Suivant ses conseils, il s'installe en 1951 à New York pour y faire carrière. Il tient alors des petits rôles dans quelques téléfilms avant de réussir une audition pour figurer dans une comédie de Broadway, See the jaguar (1952) de Richard Wash. Il remporte deux ans plus tard le prix David Blum, réservé au meilleur espoir de l'année, pour sa prestation dans une autre comédie de Broadway, The immoralist (1954).
James Dean débute au cinéma en faisant de la figuration : Baïonnette au canon (1951) de Samuel Fuller, La polka des marins (1952) d'Hal Walker, Qui donc a vu ma belle ? (1953) de Douglas Sirk. Après un bref passage au cours de l'Actor's studio, il débute véritablement sa courte carrière en interprétant le personnage de Carl Trask, un adolescent incompris, sauvage et malheureux, en rébellion contre le puritanisme qui l'entoure, dans A l'est d'Eden (1955) d'Elia Kazan, d'après le roman de John Steinbeck. Le cinéaste explique les raisons de son choix par la violence qu'il lui semble déceler derrière l'apparente quiétude de l'acteur. A la sortie du film, la critique est enthousiaste ; James Dean accède soudainement à la gloire. Il déménage à Hollywood et commence quelques mois plus tard à tourner La fureur de vivre (1955) de Nicholas Ray. Il est dans ce film comme dans la vie : un enfant perdu, mal aimé. Après avoir achevé le tournage de Géant (1956) de George Stevens, il se tue au volant de sa voiture en se rendant à une course automibile.
Sa mort déclenche une véritable hystérie collective, semblable à celle qui avait suivi le décès du comédien Rudolph Valentino en 1926. James Dean n'a eu que trois rôles - deux exceptionnels et un demi-échec - mais cela a suffi. Il est littéralement transfiguré à l'écran : il n'est que de rappeler l'image, désormais célèbre, du Jett Rink de Géant, accroché à son fusil comme à la Croix et regardant, à ses pieds, sa partenaire Liz Taylor. Des millions d'Américains s'identifient à cet acteur qui a su personnifier à merveille le mal de vivre de la jeunesse américaine des années 1950. "En quelques films magiques, il a réussi à dramatiser avec brio les questions que chaque jeune à chaque génération doit résoudre", écrit l'un de ses biographes, Joe Hyams (Little boy lost). Un nombre considérable de films et d'ouvrages ont été réalisés et écrits sur cet éternel teenager qui reste l'un des personnages mythiques de l'Amérique du XXe siècle.
1951 | Fixed Bayonets Baïonnette au canon | Samuel Fuller |
1951 | Has Anybody Seen My Gal ? Qui donc a vu ma belle ? | Douglas Sirk |
1951 | Sailor Beware La Polka des marins | Hal Walker |
1953 | Trouble Along the Way Un homme pas comme les autres | Michael Curtiz |
1954 | East of Eden A l'est d'Eden | Elia Kazan |
1955 | Giant Géant | George Stevens |
1955 | Rebel without a Cause La Fureur de vivre | Nicholas Ray |