Après ses études secondaires, Marie Déa suit les cours d'art dramatique de Gaston Baty puis entre au Conservatoire. Elle commence une carrière théâtrale.
Cette jolie brune au regard inoubliable vient de figurer dans La vierge folle (1938) d'Henri Diamant-Berger lorsque Maurice Coche la remarque et lui offre le principal rôle féminin de Nord-Atlantique (1939), un film de mer et d'hommes. Robert Siodmak la choisit la même année pour tourner dans Pièges au côté de Maurice Chevalier. Elle joue l'ingénue détective avec finesse et une touche d'ironie, et ce film la révèle au public. Dans Documents secrets (1940) de Léo Joannon, un autre film policier, Marie Déa montre de vraies qualités de drôleries. Mais ce sont les années 1941 et 1942 qui consacrent la gloire, éphémère, de cette comédienne. Si Histoire de rire (1941) de Marcel L'Herbier ne lui permet pas d'exprimer tout son talent, Premier bal (id.) de Christian-Jaque correspond bien à son tempérament. Dans ce film qui raconte les premiers émois de deux femmes, Marie Déa se montre franche et grave face à sa partenaire Gaby Silvia, enjouée et légère. Le succès est grand. Avec Les visiteurs du soir (1942) de Marcel Carné, où elle interprète le personnage d'Anne, Marie Déa entre dans la légende. Pourtant, sa personnalité ne s'accorde pas avec le rôle passif de cette châtelaine alanguie. L'action lui aurait sans doute mieux convenu. Mais rien n'y fait, elle est désormais pour l'éternité cette dame du Moyen Age, comme le prévoyait le critique Roger Régent : " Nous ne pourrons plus désormais la revoir sans revoir Anne, cet être qui l'a marquée au fer rouge, et dont elle ne pourra plus jamais se délivrer. " La suite de sa carrière est en effet difficile. Si elle tourne dans Le journal tombe à cinq heures (1942) de Georges Lacombe, une peinture acide des milieux de la presse, ou dans Secrets (id.) de Pierre Blanchar, elle ne parvient pas à convaincre dans les petits films policiers qu'elle tourne ensuite (Impasse, 1945, de Pierre Dard ; Rouletabille, 1946, de Christian Chamborant ; 56, rue Pigalle, 1948, de Willy Rozier ; L'assassin est dans l'annuaire, 1961, de Léo Joannon). Devenue grand-mère, elle apparaît encore dans deux comédies de Lelouch (Mariage, 1974, et Le bon et les méchants, 1975) ou dans Les petits câlins (1977) de Jean-Marie Poiré.
Sur les planches, Marie Déa interprète notamment Madame Bovary, Faust, Femmes, La nuit du diable, Huis Clos, Un Don Juan, Le mariage de Figaro.
Elle joue également parfois pour la télévision.
1938 | Vierge folle (La) | Henri Diamant-Berger |
1939 | Nord-Atlantique | Maurice Cloche |
1939 | Pièges | Robert Siodmak |
1940 | Documents secrets | Léo Joannon |
1940 | Finance noire | Félix Gandera |
1941 | Histoire de rire | Marcel L'Herbier |
1941 | Premier bal | Christian-Jaque |
1942 | Journal tombe à cinq heures (Le) | Georges Lacombe |
1942 | Secrets | Pierre Blanchar |
1942 | Visiteurs du soir (Les) | Marcel Carné |
1945 | Impasse | Pierre Dard |
1946 | Atouts de M. Wens (Les) | Émile-Georges de Meyst |
1946 | Rouletabille joue et gagne | Christian Chamborant |
1948 | 56, rue Pigalle | Willy Rozier |
1948 | Maternelle (La) | Henri Diamant-Berger |
1949 | Orphée | Jean Cocteau |
1950 | Caroline chérie | Richard Pottier |
1952 | Ouvert contre X | Richard Pottier |
1956 | O.S.S. 117 n'est pas mort | Jean Sacha |
1959 | Jument verte (La) | Claude Autant-Lara |
1960 | Tendre et violente Elisabeth | Henri Decoin |
1961 | Assassin est dans l'annuaire (L') | Léo Joannon |
1962 | Glaive et la balance (Le) | André Cayatte |
1964 | Vacaciones para Ivette Vacances pour Yvette | José María Forqué |
1965 | Ruses du diable (Les) | Paul Vecchiali |
1967 | Cinéma du Diable - Regard sur le cinéma fantastique français (Le) | Marcel L'Herbier |
1974 | Mariage | Claude Lelouch |
1975 | Bon et les méchants (Le) | Claude Lelouch |
1976 | Armaguedon | Alain Jessua |
1977 | Homme pressé (L') | Edouard Molinaro |
1977 | Petits calins (Les) | Jean-Marie Poiré |
1979 | Subversion | Stanislav Stanojevic |