Bruno Cremer
Interprète

Naissance
06 octobre 1929 à Saint-Mandé (Val-de-Marne, France)
Décès
07 août 2010 à Paris (France)
Liens familiaux
Son fils Stéphane Cremer est écrivain.

Formation

Après ses études secondaires, Bruno Cremer entre au Conservatoire de Paris, puis débute en 1953 une carrière au théâtre en jouant dans la pièce Robinson de Jules Supervielle.

Carrière au cinéma

Bruno Cremer fait ses débuts au cinéma en 1957 : le réalisateur Yves Allégret remarque son physique brutal d'empereur romain et l'engage pour Quand la femme s'en mêle. Il joue en 1960 dans Le tout pour le tout de Patrice Dally, mais c'est son rôle de l'adjudant baroudeur Willsdorf dans La 317ème section de Pierre Schoendoerffer (1964) qui le révèle au grand public. Beaucoup pensaient qu'il jouait son propre rôle tant son interprétation était authentique. Sa haute stature et son regard d'un bleu glacial le destinent à des rôles d'homme d'action. Il participe aux tournages de Paris brûle-t-il ? de René Clément (1965), d'Objectif 500 millions (Schoendoerffer, 1966). Son physique est également exploité pour incarner des personnages de "durs" (Un homme de trop, Costa-Gavras, 1966 ; La bande à Bonnot, Philippe Fourastié, 1968 ; Cran d'arrêt, Yves Boisset, 1969).
Durant les décennies suivantes, on peut voir Bruno Cremer dans plusieurs films par an, il devient vite un des seconds rôles majeurs du cinéma français. Mais il est également tête d'affiche d'une kyrielle de films : les plus grands réalisateurs font appel à lui et à toute la palette de son talent qui lui permet de jouer certes les durs mais aussi des psychologies bien plus nuancées. En 1973 Roger Hanin lui donne un rôle de flic dans Le Protecteur. En 1974 l'acteur est dirigé par Patrice Chéreau dans le drame La Chair de l'Orchidée, aux côtés de la jeune Charlotte Rampling.
Dans L'Alpagueur de Philippe Labro (1975), Bruno Cremer tient pour une fois le rôle d'un "méchant" en incarnant "l'Epervier", un tueur que traque Jean-Paul Belmondo. La même année l'acteur joue encore les commissaires dans Les bons et les méchants de Claude Lelouch. Puis c'est Claude Sautet qui le fait tourner : dans Une histoire simple (1978), il est l'ex-mari (hésitant et lâche) de Romy Schneider. Bruno Cremer est ensuite à l'affiche du mythique La légion saute sur Kolwezi (Raoul Coutard, 1979), il est Pierre Delbart, un modeste ouvrier qui fait partie des 3000 Européens pris en otage par les rebelles katangais.
Jean-Claude Brisseau exploite le potentiel dramatique de l'acteur dans Un jeu brutal (1983) : il incarne un personnage à la limite de la schizophrénie, d'un côté père sévère mais qui va redonner le goût de la vie à sa fille infirme, et de l'autre tueur d'enfants. Brisseau fait à nouveau tourner Cremer en 1989 dans Noce blanche, également dans un rôle d'homme fragile : il interprète un professeur de philosophie amoureux d'une élève de terminale en la personne de Vanessa Paradis. Dans la comédie dramatique Adieu je t'aime (Claude Bernard-Aubert, 1988), l'acteur se glisse dans la peau d'un homme marié qui va se trouver étrangement attiré par un jeune homme. Nouveau drame en 1989 avec Tumultes où il tient le rôle du père dans une famille en souffrance après le suicide du fils.
Bruno Cremer va ensuite se faire presque invisible au cinéma à partir des années 90, se consacrant au petit écran. On retiendra sa prestation dans le film de José Giovanni Mon père (2000) ; Bruno Cremer y est encore une figure paternelle, celle d'un homme prêt à tout pour sauver son fils de la peine de mort ; les critiques sont unanimes pour saluer sa performance. La même année François Ozon le confronte à nouveau à Charlotte Rampling dans Sous le sable, les deux acteurs y forment un couple, fusionnel au-delà de la mort. Pour son dernier film Bruno Cremer retrouve Pierre Schoendoerffer, qui avec Là-haut (2001) livre une mise en abyme de toute son oeuvre ; l'acteur y joue un colonel des services secrets qui va aider une jeune journaliste investiguant sur la guerre d'Indochine.

Autres activités

Bruno Cremer se consacre exclusivement à la scène jusqu'au début des années 60, en jouant notamment dans : Un mari idéal d'Oscar Wilde, Périclès, prince de Tyr de William Shakespeare, Chatterton d'Alfred de Vigny, Pauvre Bitos ou le dîner de têtes de Jean Anouilh.
Il s'illustre également à la télévision (Cet homme-là, 1979, de Gérard Poitou-Weber; La traque, 1980, de Philippe Lefebvre; Une page d'amour, 1981, d'Elie Chouraqui; L'énigme blanche, 1985, de Pierre Kassovitz). A partir de 1991, il incarne pour le petit écran le commissaire Maigret, personnage créé par l'écrivain Georges Simenon, dans plus de cinquante épisodes, jusqu'en 2005.
En 2000, Bruno Crémer écrit un livre autobiographique Un certain jeune homme.


Prix

Ouvrages

Périodiques

Liens Internet

Courts métrages

en tant que : Interprète

1984 Livre de Marie (Le) Anne-Marie Miéville

Longs métrages

en tant que : Interprète

1957 Quand la femme s'en mêle Yves Allégret
1960 Mourir d'amour = La Mort a les yeux bleus Dany Fog
1960 Tout pour le tout (Le) Patrice Dally
1963 Fabuleuse aventure de Marco Polo (La) Denys de La Patellière, Noël Howard
1964 317ème section (La) Pierre Schoendoerffer
1965 Paris brûle-t-il ? René Clément
1966 Objectif 500 millions Pierre Schoendoerffer
1966 Si j'étais un espion Bertrand Blier
1966 Straniero (Lo)
L'Etranger
Luchino Visconti
1966 Un homme de trop Costa-Gavras
1967 Gauloises bleues (Les) Michel Cournot
1967 Viol (Le) Jacques Doniol-Valcroze
1968 Bande à Bonnot (La) Philippe Fourastié
1968 Bye bye Barbara Michel Deville
1968Un killer per sua maestà
Le Tueur aime les bonbons
Richard Owens
1969 Cran d'arrêt Yves Boisset
1969 Pour un sourire François Dupont-Midy
1969 Temps de mourir (Le) André Farwagi
1970 Biribi Daniel Moosmann
1971Amante dell'Orsa Maggiore (L')
[La Ligne de feu] = [L'Amant de la Grande Ourse]
Valentino Orsini
1972 Attentat (L') Yves Boisset
1972 Sans sommation Bruno Gantillon
1973 Protecteur (Le) Roger Hanin
1974 Chair de l'orchidée (La) Patrice Chéreau
1974 Section spéciale Costa-Gavras
1974 Suspects (Les) Michel Wyn
1975 Alpagueur (L') Philippe Labro
1975 Bon et les méchants (Le) Claude Lelouch
1976 Sorcerer
Le Convoi de la peur
William Friedkin
1977 Ordre et la sécurité du monde (L') Claude d' Anna
1978 Même les momes ont du vague à l'âme Jean-Louis Daniel
1978 On efface tout Pascal Vidal
1978 Une histoire simple Claude Sautet
1979 Aimée Joël Farges
1979 Anthracite Edouard Niermans
1979 Légion saute sur Kolwezi (La) Raoul Coutard
1980 Puce et le privé (La) Roger Kay
1980 Une robe noire pour un tueur José Giovanni
1981 Espion, lève-toi Yves Boisset
1981 Josépha Christopher Frank
1982 Effraction Daniel Duval
1982 Prix du danger (Le) Yves Boisset
1983Fanny Pelopeja
A coups de crosse
Vicente Aranda
1983 Un jeu brutal Jean-Claude Brisseau
1984 Matelot 512 (Le) René Allio
1985Derborence Francis Reusser
1985 Transfuge (Le) Philippe Lefebvre
1986 Falsch Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne
1986 Tenue de soirée Bertrand Blier
1987 De bruit et de fureur Jean-Claude Brisseau
1988 Adieu je t'aime Claude Bernard-Aubert
1988 Union sacrée (L') Alexandre Arcady
1989Atto di dolore
Acte d'amour
Pasquale Squitieri
1989 Noce blanche Jean-Claude Brisseau
1989 Tumultes Bertrand Van Effenterre
1990 Money Steven Hilliard Stern
1990 Un vampire au paradis Abdelkrim Bahloul
1992 Taxi de nuit Serge Leroy
2000 Mon père José Giovanni
2000 Sous le sable François Ozon
2001 Là-haut Pierre Schoendoerffer