Formation
Après avoir suivi en 1967 des cours à l'IDHEC (Institut Des Hautes Etudes Cinématographiques), Patrice Leconte réalise de nombreux courts métrages, puis publie des bandes dessinées au journal Pilote où il rencontre le dessinateur Gotlib. Dès 1964, et jusqu'à 1970, il réalise des courts métrages.
Carrière au cinéma
Puis Patrice Leconte réalise deux longs métrages, La famille heureuse (1973) et Les Vécés étaient fermés de l'intérieur (1975). Les films passent inaperçus à leur sortie. Après cet échec commercial, il rencontre la troupe du Splendid. Il adapte à l'écran en 1978 leur pièce à succès Amours, coquillages et crustacés, sous le titre Les Bronzés. Le film devient culte dès sa sortie, avec sa galerie de personnages truculents. Le public découvre la troupe du Splendid. Un deuxième opus est tourné en 1979 : Les bronzés font du ski remporte le même succès. Leconte est alors catalogué comme cinéaste "commercial". Il tourne encore trois comédies : Viens chez moi, j'habite chez une copine (1980), Ma femme s'appelle reviens (1981) et Circulez, y a rien à voir (1982), avant de réaliser en 1984 son premier film d'action, Les Spécialistes qui marque un tournant dans sa carrière.
Désormais, Patrice Leconte délaisse les comédies potaches et se tourne vers un cinéma plus personnel, plus intellectuel, à la lisière du cinéma d'auteur. Il accède à la reconnaissance de la part de la critique avec Tandem (1986), oeuvre personnelle où il brosse le portrait d'un animateur radio sur le déclin. Suivent Monsieur Hire (1988), sélectionné pour le Festival de Cannes, dans lequel on retrouve Michel Blanc, l'un des joyeux drilles du Splendid utilisé ici à contre-emploi ; Le Mari de la coiffeuse (1990), oeuvre d'inspiration autobiographique et Tango (1992), un road movie où le burlesque flirte avec l'absurde.
Avec Le Parfum d'Yvonne (1993), il affirme un certain goût pour l'insolite : Leconte conserve la trame du roman de Modiano Villa triste, mais s'approprie le style et en fait un film personnel où la langueur de l'été se mêle à la tristesse d'un présent sans avenir. Puis le réalisateur remporte un immense succès auprès du public et de la critique avec Ridicule (1995), son premier film en costumes. Le film, servi par des interprètes exceptionnels (Jean Rochefort, Charles Berling, Fanny Ardant, Bernard Giraudeau), évoque le sujet universel de la fatuité et la complaisance des courtisans ; Leconte reçoit le César du Meilleur réalisateur, et le film le César du Meilleur film.
Après l'échec d'Une chance sur deux (1997) qui réunit deux monstres sacrés du cinéma français (Belmondo et Delon), Leconte réalise un joli succès avec La Fille sur le pont (1998), une romance en noir et blanc où se rencontrent deux personnages malmenés par la vie, portés à l'écran par Daniel Auteuil et Vanessa Paradis. L'année suivante il tourne La Veuve de Saint-Pierre, un drame historique qui sert de réflexion sur la peine de mort. Le cinéaste enchaîne avec Felix et Lola (2000) ou l'histoire d'amour qui tourne court entre un forain (Philippe Torreton) et une jeune femme déboussolée (Charlotte Gainsbourg). Son film suivant (2001) provoque la surprise puisque L'Homme du train est un Johnny Hallyday inspiré, au côté de Jean Rochefort, dans cette fable intimiste qui nous emmène à la rencontre de deux êtres que tout semble séparer.
Dans la même veine d'une intrigue resserrée autour de deux personnages, Patrice Leconte livre Confidences trop intimes (2003), une étrange romance entre Sandrine Bonnaire et Fabrice Luchini. Puis le réalisateur surprend encore en livrant Dogora, ouvrons les yeux (2004) une oeuvre entre documentaire et fiction : il emporte son spectateur dans une traversée poétique du Cambodge, filmée comme un ballet.
Leconte opère un retour à un cinéma plus populaire, avec Les Bronzés 3 amis pour la vie (2005) et La guerre des Miss (2008), dont les succès sont en demi-teinte. Il revient à la comédie dramatique avec Voir la mer (2010), l'histoire de deux frères qui traversent la France pour aller voir leur mère à Saint-Jean-de-Luz, et qui tombent sur une jeune fille, sensuelle, qui elle veut voir la mer ; s'ensuit un road movie à triangulaire amoureuse qui pourrait avoir des accents de Jules et Jim. Patrice Leconte, qui aime innover, se lance en 2011 dans la réalisation d'un film d'animation, adapté du roman de Jean Teulé, Le Magazin des suicides, salué par la critique.
Autres activités
A partir de 1983, Patrice Leconte réalise de nombreux spots publicitaires pour de prestigieuses marques. En 2000, il publie Je suis un imposteur qui fait suite à une lettre ouverte adressée à l'ARP (Société des auteurs, réalisateurs, producteurs) dans laquelle il dénonce l'acharnement de la critique contre le cinéma français.
Prix
- Prix de la critique, 2000 au Festival International du Film (Moscou) pour le film : La veuve de Saint-Pierre
- Prix spécial du jury, 1999 au Festival International du Film (Karlovy Vary) pour le film : La fille sur le pont
- Meilleur réalisateur, 1997 au Césars du Cinéma Français pour le film : Ridicule
- Meilleur réalisateur, 1990 au Prix Louis-Delluc pour le film : Le mari de la coiffeuse