Formation
Démobilisé en 1948 alors qu'il est à Paris, William Klein s'initie à la peinture avec Fernand Léger. De retour aux Etats-Unis après sept années passées en France et s'être marié à une Française, il réalise un journal photographique sur sa ville natale. Cet ouvrage d'anticipation Life is good and good for you in New York, rejeté dans son pays d'origine, obtient le prix Nadar en France en 1957. Il consacre Klein, photographe, qui enchaîne alors portraits de femmes pour Vogue et trois autres portraits de ville - Rome, Tokyo, Moscou - avant de passer à la vitesse supérieure du cinéma.
Carrière au cinéma
En dressant le portrait féroce d'une mannequin dans Qui êtes-vous Polly Magoo ?< /em>(1965), son premier long métrage (avec Jean Rochefort, Sami Frey et Philippe Noiret), William Klein démythifie un univers qu'il connaît bien : la mode. A l'écoute du monde moderne, ce réalisateur suit, alors que ce film n'est pas encore monté, un certain Cassius Clay, boxeur noir qui doit affronter Sonny Liston dans la catégorie poids lourds. Le futur Mohammed Ali devient champion du monde en 1964 et un héros pour les Noirs. Dix ans après, Klein assemble les rushes des films de 1964-1965 et de 1974, année où il filme à nouveau le boxeur, pour sortir Mohammed Ali, the greatest (1964-1971). Ce film est le chef-d'oeuvre du photographe devenu réalisateur. Témoin discret, il a su recueillir les confidences des gros bonnets de la boxe, et mettre l'accent, dans son montage, sur des détails révélateurs d'un milieu. Cinéaste militant, il conçoit en 1968, dans sa rage contre l'engagement militaire des américains au Vietnam, l'histoire d'un Superman américain, Mr Freedom, un James Bond à la manque que son chef expédie à Paris pour libérer la France des périls jaune et rouge. Dans Mr Freedoom (1968), il tire à boulets rouges sur les idéologie du moment : l'américanisme bien sûr, le soviétisme, le maoïsme, le papisme. Aussitôt après, il filme Mai 68 à Paris, et en sort, dix ans plus tard Grands soirs et petits matins(1978), la première synthèse réussie sur ce sujet. Il a entre temps offert à Anémone son premier grand rôle dans Le couple témoin(1978). Dans ce film, fondé sur une longue et savante enquête sur les urbanisations nouvelles des années soixante-dix en région parisienne, il manifeste, comme auparavant dans Mister Freedoomson goût pour la fiction " futuriste moralisante ". Dans The french(1981) il se fait une nouvelle fois témoin et ballade sa caméra dans les coulisses de Roland Garros où se joue son sport favori, le tennis. Dans son dernier montage autour de l'Oratorio de Haendel, Le messie(1999), il parvient tout aussi bien à capter la vérité des êtres, derrière les masques.
Autres activités
Dans les années 70 et 80, William Klein tourne plus de deux cent cinquante films publicitaires, parfois au rythme de deux par semaine pour Dim, Renault, Citroën, Fiat, Micho-ko et bien d'autres. Il est aussi graphiste et auteur des affiches de ses propres films.
Revenu à la photographie au début des années 80, il est enfin reconnu à sa juste mesure outre-atlantique. L'International Center of Photography of New York lui rend un grand hommage en 1994, tout comme le musée d'Art Moderne de San Francisco en 1998.