Née d'un père, Directeur Général des Douanes (décédé alors qu'elle n'a que trois ans), et d'une mère indochinoise, Suzanne Chazelles du Chaxel est placée par sa tutrice à l'orphelinat des soeurs de Saint-Vincent de Paul de Louveciennes (Yvelines). C'est en allant en cachette au cinéma avec l'abbé Bel, qu'elle commence à rêver d'une carrière de comédienne. A quinze ans, elle intègre le Conservatoire de Musique de Marseille, avant de suivre les cours d'Art Dramatique des Mathurins de Madame Bauer-Thérond, à Paris. Grâce à son brevet de l'Ecole Commerciale de Marseille, elle travaille en tant que secrétaire dactylo en attendant sa chance. Elle fait finalement ses débuts au théâtre, dans la pièce de Pierre Frondaie, l'Insoumise, où elle incarne une ingénue espiègle.
C'est aux journées de juin, organisées au Théâtre de la Potinière par Madame Bauer-Thérond, que l'assistant du metteur en scène Henri Decoin remarque Suzanne Chazelles du Chaxel. Elle décroche un petit rôle, à l'âge de dix-huit ans, dans Dortoir des grandes (1953), aux côtés de Jean Marais. Suzanne devient alors Dany Carrel. Sa carrière est lancée. Son charme un tantinet exotique retient l'attention de nombreux réalisateurs. C'est ainsi qu'elle tourne presque sans s'arrêter entre février 1954 et octobre 1955. René Clair lui offre le rôle d'une prostituée débutante dans Les grandes manoeuvres (1955), rôle qui lui vaudra des critiques dithyrambiques. Mais elle connaît la consécration avec le seul grand rôle féminin de Porte des Lilas (1956), que lui confie René Clair. La même année, Jean Duvivier lui donne l'occasion d'exprimer tout son talent de comédienne dans Pot-Bouille. Elle participe à de nombreux films majeurs des années 50 et 60, comme la Prisonnière, d'Henri-Georges Clouzot (1968). Son joli minois et son talent ne lui permettent cependant pas de décrocher des rôles à la mesure de ses ambitions. Elle ne connaîtra jamais la renommée mondiale dont elle a toujours rêvé. C'est pourquoi elle s'oriente plus vers le théâtre et la télévision, depuis le milieu des années 70.
Dany Carrel joue beaucoup au théâtre, mais elle tourne également pour la télévision, dans des films comme la Maison de marbre, de Jacques Trebouta (1977), le Féminin pluriel, de Marcel Camus (1981), ou encore les Nerfs à vif, d'Yves Ciampi (1982). On lui doit en outre la co-production de RAS, le film d'Yves Boisset sur la guerre d'Algérie. Quant à ses souvenirs, elle les a rassemblés dans un livre dont le titre est un hommage à sa mère : l'Annamite, aux éditions Robert Laffont (1991).
1953 | Dortoir des grandes | Henri Decoin |
1953 | Maternité clandestine | Jean Gourguet |
1954 | Cage aux souris (La) | Jean Gourguet |
1954 | Chiffonniers d'Emmaüs (Les) | Robert Darène |
1954 | Patrouille des sables (La) | René Chanas |
1955 | Des gens sans importance | Henri Verneuil |
1955 | Grandes manoeuvres (Les) | René Clair |
1955 | Indiscrètes (Les) | Raoul André |
1955 | Melodia misteriosa (La) Ce soir les souris dansent | Juan Fortuny |
1955 | Môme Pigalle (La) | Alfred Rode |
1955 | Possédées (Les) | Charles Brabant |
1956 | Club de femmes | Ralph Habib |
1956 | Elisa = La fille Elisa | Roger Richebé |
1956 | Porte des Lilas | René Clair |
1956 | Que les hommes sont bêtes | Roger Richebé |
1957 | Escapade | Ralph Habib |
1957 | Pot-Bouille | Julien Duvivier |
1958 | Ce corps tant désiré | Luis Saslavsky |
1958 | Moucharde (La) | Guy Lefranc |
1958 | Naufrageurs (Les) | Charles Brabant |
1958 | Racconti d'estate Femmes d'un été | Gianni Franciolini |
1959 | Dragueurs (Les) | Jean-Pierre Mocky |
1959 | Enemy General (The) [Le Général ennemi] = [La Mort de Lisette] | George Sherman |
1959 | Gans von Sedan (Die) Sans tambour ni trompette | Helmut Käutner |
1959 | Quai du Point du Jour | Jean Faurez |
1960 | Mains d'Orlac (Les) | Edmond T. Gréville |
1960 | Mulino delle donne di pietra (Il) Le Moulin des supplices | Giorgio Ferroni |
1961 | Carillons sans joie | Charles Brabant |
1961 | Cave est piégé (Le) | Victor Merenda |
1961 | Ennemis (Les) | Edouard Molinaro |
1962 | Règlements de compte | Pierre Chevalier |
1962 | Tres hombres buenos Trois cavaliers noirs | Joaquin Luis Romero Marchent |
1963 | Bluffeur (Le) | Sergio Gobbi |
1963 | Du grabuge chez les veuves | Jacques Poitrenaud |
1964 | Une souris chez les hommes = Un drôle de caïd | Jacques Poitrenaud |
1965 | Piège pour Cendrillon | André Cayatte |
1966 | Chien fou (Le) | Eddy Matalon |
1966 | Un idiot à Paris | Serge Korber |
1967 | Pacha (Le) | Georges Lautner |
1967 | Petite vertu (La) | Serge Korber |
1967 | Prisonnière (La) | Henri-Georges Clouzot |
1968 | Delphine | Eric Le Hung |
1969 | Clérambard | Yves Robert |
1971 | Portes de feu (Les) | Claude Bernard-Aubert |
1972 | Trois milliards sans ascenseur | Roger Pigaut |
1980 | Faut s'les faire ces légionnaires ! | Alain Nauroy |
1981 | Bahut va craquer (Le) | Michel Nerval |