Issue d'une famille bourgeoise, Brigitte Bardot poursuit ses études jusqu'au baccalauréat. Elle entre au Conservatoire de Paris pour devenir ballerine et suit parallèlement les cours de Boris Kniazeff. Attirée par la comédie, elle s'inscrit au cours de René Simon. Alors que sa photographie paraît en couverture d'un magazine de mode sous les initiales B.B., le cinéaste Marc Allégret charge son assistant, Roger Vadim, de retrouver le modèle. Vadim prend alors la carrière de B.B. en main : Brigitte Bardot débute au cinéma dans Le trou normand (1952) de Jean Boyer où elle joue la cousine de Bourvil et la fille de Jane Marken.
La beauté mutine de Brigitte Bardot, son naturel et sa spontanéité ne tardent pas à en faire une des actrices les plus cotées de sa génération. Elle prête son image à Manina, la fille sans voiles (1952) de Willy Rozier, paraît dans Si Versailles m'était conté (1953) de Sacha Guitry, et met au supplice Raymond Pellegrin dans La lumière d'en face (1955) de Georges Lacombe en lui offrant la vue de ses charmes exposés à la tentation du voisin. Elle joue aussi la délicieuse Lucie qui réplique à Yves Robert dans Les grandes manoeuvres (1955) de René Clair. En 1956, Roger Vadim lui écrit un rôle à son image, celui de Juliette dans Et dieu créa la femme, qui crée précisément le mythe Bardot. La liberté du ton érotique qui y est employé bouleverse les conventions cinématographiques. Brigitte Bardot incarne la femme-enfant sans complexe, débarrassée du carcan de l'éducation bourgeoise, libre de disposer de son corps comme elle l'entend. L'actrice se retrouve bientôt prisonnière de ce registre. Sa nudité est censurée dans En cas de malheur (1957) de Claude Autant-Lara, où elle tente de séduire Jean Gabin en lui dévoilant ses jambes. Puis drapée dans de longs châles frangés, elle offre le spectacle de son profil nu qui donne le frisson dans La femme et le pantin (1958) de Julien Duvivier. Apparemment plus raisonnable, elle se pare de tresses qui la rendent dangereusement candide dans Babette s'en va-t-en guerre (1959) de Christian-Jaque.
Scandaleuse, portée par ses instincts plus que par une réelle perversité dans La vérité (1960) d'Henri-Georges Clouzot, l'héroïne qu'elle interprète mène une vie de noctambule, vole le fiancé de sa soeur et se taillade les poignets en pyjama de bure. Le mythe Bardot s'avère lourd à assumer dans Vie privée (1961) de Louis Malle, où, installée dans son propre rôle de star tant adorée que haïe, B.B. subit les insultes d'une concierge lui reprochant ses moeurs sulfureuses. Puis Jean-Luc Godard lui offre un chef-d'oeuvre, Le mépris (1963), tourné au soleil de Capri où, soudain tragique, elle défend son impossible soif d'absolu face à Michel Piccoli. Brigitte Bardot se distingue encore dans des aventures sensuelles qui lui ressemblent. Elle fume le cigarillo dans Histoires extraordinaires (1967) de Louis Malle, tire sur les Indiens du Far West dans Shalako (1968) d'Edward Dmytryk et se dénude une fois de plus dans Don Juan (1972) de Roger Vadim. Après l'échec de ce film, elle tourne une dernière fois dans L'histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse-Chemise (1973) de Nina Companeez et met fin à sa carrière la même année.
Au théâtre, Brigitte Bardot interprète L'invitation au château (1953) de Jean Anouilh.
Elle enregistre de nombreux disques, interprétant des chansons écrites pour elle par Serge Gainsbourg dont Je n'ai besoin de personne en Harley-Davidson.
Elle consacre son temps à la défense des animaux et crée, en 1986, la fondation qui porte son nom, déclarée en 1992 d'utilité publique par le Conseil d'Etat.
En 1999, elle publie ses Mémoires sous le titre Le carré de Pluton.
1949 | Paris, capitale de la danse | Marcel Martin |
1963 | Paparazzi | Jacques Rozier |
1963 | Parti des choses : Bardot et Godard (Le) | Jacques Rozier |
1967 | Pacha (Le) | Georges Lautner |
1995 | Tykho Moon | Enki Bilal |
1952 | Dents longues (Les) | Daniel Gélin |
1952 | Manina, la fille sans voiles | Willy Rozier |
1952 | Trou normand (Le) | Jean Boyer |
1953 | Portrait de son père (Le) | André Berthomieu |
1953 | Si Versailles m'était conté | Sacha Guitry |
1953 | Un acte d'amour | Anatole Litvak |
1954 | Fils de Caroline chérie (Le) | Jean Devaivre |
1954 | Futures vedettes | Marc Allégret |
1954 | Helen of Troy Hélène de Troie | Robert Wise |
1954 | Tradita Haine, amour et trahison | Mario Bonnard |
1955 | Cette sacrée gamine | Michel Boisrond |
1955 | Doctor at Sea Rendez-vous à Rio = Toubib en mer | Ralph Thomas |
1955 | Grandes manoeuvres (Les) | René Clair |
1955 | Lumière d'en face (La) | Georges Lacombe |
1956 | En effeuillant la marguerite | Marc Allégret |
1956 | Et Dieu créa la femme | Roger Vadim |
1956 | Mariée est trop belle (La) | Pierre Gaspard-Huit |
1956 | Mio figlio Nerone Les Week-ends de Néron | Steno |
1957 | Bijoutiers du clair de lune (Les) | Roger Vadim |
1957 | En cas de malheur | Claude Autant-Lara |
1957 | Une parisienne | Michel Boisrond |
1958 | Femme et le pantin (La) | Julien Duvivier |
1959 | Babette s'en va-t-en guerre | Christian-Jaque |
1959 | Voulez-vous danser avec moi ? | Michel Boisrond |
1960 | Affaire d'une nuit (L') | Henri Verneuil |
1960 | Bride sur le cou (La) | Roger Vadim |
1960 | Vérité (La) | Henri-Georges Clouzot |
1961 | Amours célèbres | Michel Boisrond |
1961 | Vie privée | Louis Malle |
1962 | Repos du guerrier (Le) | Roger Vadim |
1963 | Mépris (Le) | Jean-Luc Godard |
1963 | Une ravissante idiote | Edouard Molinaro |
1964 | Dear Brigitte Chère Brigitte | Henry Koster |
1965 | Masculin féminin | Jean-Luc Godard |
1965 | Viva Maria ! | Louis Malle |
1966 | A coeur joie | Serge Bourguignon |
1967 | Histoires extraordinaires : William Wilson | Louis Malle |
1968 | Shalako | Edward Dmytryk |
1969 | Femmes (Les) | Jean Aurel |
1969 | Ours et la poupée (L') | Michel Deville |
1970 | Boulevard du Rhum | Robert Enrico |
1970 | Novices (Les) | Guy Casaril |
1971 | Pétroleuses (Les) | Christian-Jaque |
1972 | Don Juan ou si Don Juan était une femme | Roger Vadim |
1973 | Histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse-Chemise (L') | Nina Companeez |