Paul Minine

Naissance
01 janvier 1892 à Saint-Pétersbourg
Décès
13 avril 1938 à Paris
Liens familiaux
Issu de la famille Bruloff, dynastie d'architectes et de peintres.

Formation

Paul Minine est formé à l'Académie des Beaux-arts de Saint-Pétersbourg. Il arrive en France en 1919. Il y survit grâce à divers travaux, dont celui de peintre dans une entreprise de découpage à Isbergue (Pas-de-Calais). C'est ici, en 1921, qu'il fait la rencontre de Nicolas Wilcke, lui aussi émigré russe, avec lequel il fera ses débuts dans le cinéma.

Carrière au cinéma

Paul Minine rejoint les peintres russes au Studio Billancourt, sous la direction de Serge Pimenoff. Après cette expérience, il est, avec lui, présent dans toutes les productions Albatros, Ciné-France-Films et les Films Abel Gance : Napoléon (Abel Gance, 1925), Michel Stogoff (V. Tourjansky, 1925), Nuits de princes (M. L'Herbier, 1929), L'Aiglon (V. Tourjansky, 1931), Sheherezade (A. Volkoff, 1926), Les Nouveaux Messieurs (J. Feyder, 1928), ou Le Million (R. Clair, 1931). Avec son compagnon Nicolas Wilcke, ils s'affirment alors comme les grands spécialistes des effets spéciaux. En effet, les deux décorateurs sont à l'origine d'un brevet (n° 588.560 " Procédé de prises de vues cinématographique "), délivré le 12 mai 1925, qui préconise des prises de vue où la partie inférieure des décors est construite en taille réelle ; la partie supérieure des décors est réalisée sous forme d'une maquette de petites dimensions. A travers une plate-forme spéciale, cette maquette en relief est placée à une distance convenable de l'objectif de la caméra de façon à que ces deux décors se raccordent. Elles sont éclairées de manière à bénéficier de la même clarté que les parties inférieures du décor en taille réelle. On obtient ainsi, sur la bande sensible du film, une image où les deux décors apparaissent comme étant tous à l'échelle réelle. Le brevet n° 719.353, délivré le 14 novembre 1931, présente plusieurs variantes : 1° le procédé que l'on vient de citer ; 2° la superposition de deux images servant ensuite d'objet lumineux pour l'appareil de prise de vues ; 3° un procédé par lequel l'on obtient une première image - en disposant un cache en avant du décor naturel pour masquer sa partie supérieure - et une deuxième image en plaçant un cache pour masquer la partie inférieure du décor. Les deux images sont ensuite projetées de part et d'autre d'un écran en verre dépoli afin d'obtenir une seule image filmée par l'appareil de prise de vues placé devant cet écran. ; 4° ici, le positif du négatif des décors en vraie grandeur est utilisé comme l'objet lumineux pour former la deuxième image comportant les décors à échelle réduite ; 5° le décor naturel est filmé sur un fond noir : on obtient ainsi un négatif qui est superposé au positif du décor en maquette ; ensuite, on projette cet ensemble sur l'un des côté de l'écran en verre, puis sur l'autre côté de ce même écran, on projette enfin le positif du décor naturel. Précisons que l'appareil, pour la mise en œuvre de ces procédés, est monté de manière à pouvoir pivoter autour d'un axe, permettant ainsi des panoramiques verticaux et latéraux et même certains mouvements de travelling, ce qui était impossible à effectuer avec la maquette peinte. Ils appliqueront ce procédé pour les truquages de films réalisés dans les studios de Paris, Nice, Berlin, Vienne, Prague et Londres. Comme le prouvent les contrats et les comptes rendus des essais, en 1929, ils travaillent sur un film sonore expérimental : Poupées parlantes pour le compte de la société Aubert-Franco-Films dont le synchronisme était assuré par un système de type Vithaphone (sur disques).
Il meurt prématurément en France en 1938. À sa disparition, Nicolas Wilcke continue à exploiter leurs brevets d'invention.