Fille de parents du spectacle, Zabou entame sa carrière à cinq ans dans un épisode télévisé de Thierry la Fronde dont le scénario est écrit par son père, Jean-Claude Deret, et dont sa mère, Céline Léger, est la vedette. Plus tard, elle suit des études d'anglais et des cours d'art dramatique. Elle passe avec succès une audition pour une émission de télévision pour enfants, Récré A2, qu'elle présente en 1980 et 1981.
L'actrice légère et gentiment farfelue de ses débuts est devenue une comédienne aux multiples facettes ainsi qu'une réalisatrice n'ayant pas peur d'aborder avec subtilité des sujets graves.
Révélée par la télévision, Zabou campe au cinéma des personnages tendres et souriants, avec un certain talent comique qui rappelle l'univers de la bande dessinée. Elle surprend son public familial en obtenant un premier rôle inattendu : celui d'une Blanche-Neige nymphomane dans Elle voit des nains partout (Jean-Claude Sussfeld, 1981). Entre deux participations à des comédies populaires (La Boum 2, Claude Pinoteau, 1982 ; Banzaï, Claude Zidi, 1983 ; Le Beauf, Yves Amoureux, 1987 ; Promotion canapé, Didier Kaminka, 1990…), on la remarque en meilleure amie de l'héroïne dans un film d'aventures érotique (Gwendoline, Just Jaeckin, 1983) puis dans une comédie truculente (Billy-Ze-Kick, Gérard Mordillat, 1985).
Son jeu s'étoffe, et se prête avec aisance à la comédie de moeurs, que ce soit en astronome rêvant d'un enfant dans Le Complexe du kangourou (Pierre Jolivet, 1986) ou dans La Crise (Coline Serreau, 1992), son interprétation tout en nuances lui valant une nomination au César du meilleur second rôle.
Elle s'essaie à des registres plus dramatiques comme dans Etats d'âme (Jacques Fansten, 1986), La Baule-Les Pins (Diane Kurys, 1990) et surtout La Travestie (Yves Boisset, 1988), où, avocate, elle change de vie en se travestissant en homme et en entamant une sorte de descente aux enfers. Ce film offre l'un de ses premiers rôles en vedette à une comédienne populaire dont la fantaisie est souvent reléguée au second plan.
Maîtresse de maison stressée dans Cuisine et dépendances (Philippe Muyl, 1993), exténuante épouse d'un candidat à la Maison-Blanche dans Tenue correcte exigée (Philippe Lioret, 1996), chômeuse irritable dans Ma petite entreprise (Pierre Jolivet, 1999), elle s'illustre même dans un double rôle de soeurs jumelles dans Le Double de ma moitié (Yves Amoureux, 1999).
C'est toutefois lorsqu'elle passe à la réalisation, devenant pour l'occasion Zabou Breitman, qu'elle change complètement d'image. Sa première mise en scène en effet, Se souvenir des belles choses (2001), est une émouvante romance sur fond de troubles de la mémoire entre Isabelle Carré et Bernard Campan. Le film obtient un gros succès populaire et décroche notamment le César de la meilleure première oeuvre et celui de la mailleure actrice.
Durant les cinq ans qui s'écoulent avant son second long métrage, Zabou reprend son métier de comédienne, dans Un monde presque paisible (Michel Deville, 2002), où elle est une juive qui a survécu à la guerre et qui, avec son mari et sa famille, doit réapprendre à vivre. En dépit de cette gravité nouvelle dont elle joue aussi dans Le Premier Jour du reste de ta vie (Rémi Bezançon, 2008), elle continue à exceller dans la fantaisie, que ce soit en manucure rêvant d'une vie meilleure dans Narco (Gilles Lellouche, Tristan Aurouet, 2004) ou en châtelaine survoltée dans Le Parfum de la dame en noir (Bruno Podalydès, 2005).
Ses mises en scène, elles, se situent invariablement du côté dramatique, que ce soit L'Homme de sa vie (2006), dans lequel un homme marié (Bernard Campan) s'éprend par surprise d'un autre homme (Charles Berling) ; que ce soit Je l'aimais (2009), d'après Anna Gavalda, où Daniel Auteuil se délivre une nuit de l'histoire de l'amour secret qu'il n'a pas vécu ; ou que ce soit No et moi (2010), d'après Delphine de Vigan, amitié entre une gamine aisée et une SDF.
En dépit de quelques comédies (Le Grand Méchant Loup, Nicolas & Bruno, 2013), la plupart de ses rôles, désormais, se situent eux aussi sur ce registre, en particulier la directrice de communication du ministre de L'Exercice de l'Etat (Pierre Schoeller, 2011), pour lequel elle obtient une nouvelle nomination au César du meilleur second rôle.
A la télévision, Zabou a tourné dans beaucoup de téléfilms, depuis Vichy Dancing (Leonard Keigel, 1983), notamment A corps et à cris (Josée Dayan, 1989), Les Taupe-niveaux (Jean-Luc Trotignon, 1992), La Grande Fille (Jean-Paul Salomé, 1994), Charlotte et Léa (Jean-Claude Sussfeld, 1995), Chassés-croisés (Denys Granier-Deferre, 1996), Bébés boum (Marc Angelo, 1998), L'Inconnue du Val-Perdu (Serge Meynard, 2001), Vérités assassines (Arnaud Sélignac, 2007), Notre-Dames des barjots (Arnaud Sélignac, 2010).
Elle a aussi tenu un rôle récurrent dans la mini-série Rastignac ou les ambitieux (2001) et dans la série à succès Fais pas ci, fais pas ça (2013). Entre 1999 et 2001, elle a fait équipe avec Bernard Yerlès pour trois téléfilms policiers intitulés Les Duettistes.
Depuis Georges Dandin mis en scène par Roger Planchon en 1987 (et porté ensuite à l'écran par le même), Zabou est très régulièrement montée sur scène pour interpréter Cuisine et dépendances, Tartuffe, La Jeune Fille et la Mort… Elle a elle-même mis en scène et interprété Des gens (2008), d'après Raymond Depardon (ce qui lui a valu un Molière du théâtre privé, et une nomination comme meilleure actrice) mais aussi La Compagnie des spectres (2010) de Lydia Salvayre.
Parmi ses autres mises en scène théâtrales, on peut signaler Le Système Ribadier de Feydeaux à la Comédie Française en 2013.
En 2012, cette comédienne éclectique s'est essayée à la radio avec Laurent Laffite, en proposant sur France Inter le très parodique et grinçant A votre écoute, côute que coûte.
1983 | Eden | Robert Réa |
1983 | Un jeu pour dimanche | Jean-Claude Ventura |
1981 | Elle voit des nains partout | Jean-Claude Sussfeld |
1982 | Banzaï | Claude Zidi |
1982 | Boum 2 (La) | Claude Pinoteau |
1983 | Gwendoline | Just Jaeckin |
1985 | Billy-Ze-Kick | Gérard Mordillat |
1985 | Suivez mon regard | Jean Curtelin |
1985 | Une femme ou deux | Daniel Vigne |
1986 | Beauf (Le) | Yves Amoureux |
1986 | Complexe du kangourou (Le) | Pierre Jolivet |
1986 | États d'âme | Jacques Fansten |
1987 | Dandin | Roger Planchon |
1987 | Fucking Fernand | Gérard Mordillat |
1987 | Travestie (La) | Yves Boisset |
1988 | Cigognes n'en font qu'à leur tête (Les) | Didier Kaminka |
1988 | Moitié-moitié | Paul Boujenah |
1989 | La Baule-Les Pins | Diane Kurys |
1990 | Promotion canapé | Didier Kaminka |
1990 | Secrets professionnels du Docteur Apfelglück (Les) | Hervé Palud, Thierry Lhermitte, Mathias Ledoux, [etc.] |
1990 | Toujours seuls | Gérard Mordillat |
1990 | Une époque formidable | Gérard Jugnot |
1991 | 588 rue Paradis | Henri Verneuil |
1991 | Juste avant l'orage | Bruno Herbulot |
1992 | Crise (La) | Coline Serreau |
1992 | Cuisine et dépendances | Philippe Muyl |
1996 | Homme idéal (L') | Xavier Gélin |
1996 | Tenue correcte exigée | Philippe Lioret |
1997 | Ca reste entre nous | Martin Lamotte |
1998 | Double de ma moitié (Le) | Yves Amoureux |
2004 | Parfum de la dame en noir (Le) | Bruno Podalydès |