A l'âge de 12 ans, Jafar Panahi fréquente le Kanoun (l'Institut pour le développement intellectuel des enfants et adolescents, où Abbas Kiarostami dirige le département cinéma), où il participe à un atelier de réalisation en Super 8 et s'initie à la photographie. Pendant son service militaire, il réalise des reportages photographiques lors de la guerre entre l'Iran et l'Irak, et tourne un documentaire de 22 minutes pour une télévision régionale qui lui a prêté une caméra 16 mm. Après son service, il s'inscrit à l'Université de cinéma et télévision de Téhéran où il suit des cours de réalisation. A sa sortie, il rejoint une télévision régionale (Bandar-Abbas) pour laquelle il tourne plusieurs courts métrages, fictions et documentaires. De retour à Téhéran, Jafar Panahi réalise en 1992 deux courts métrages inédits en France, Le Dernier examen et L'Ami, en hommage au Pain et la rue (1970), le premier court métrage d'Abbas Kiarostami. Parallèlement, il est assistant-réalisateur sur plusieurs films, notamment sur Au travers des oliviers (1994) d'Abbas Kiarostami.
En 1995, d'après un scénario d'Abbas Kiarostami, Jafar Panahi réalise son premier long-métrage, Le Ballon blanc, sur le rôle autoritaire des pères en Iran, qui remporte la Caméra d'or au Festival de Cannes la même année. Il signe ensuite en 1997, Le Miroir, Léopard d'or au Festival de Locarno 1997, et un moyen métrage documentaire, Ardekoul, puis se voit récompensé du Lion d'or à la Mostra de Venise en 2000 pour Le Cercle (1999). En 2002, Jafar Panahi met en scène son quatrième long-métrage, un polar social, Sang et or, Prix spécial du jury d'Un certain regard à Cannes en 2003, sur un scénario d'Abbas Kiarostami. Ces deux films à charge sur les inégalités, l'injustice sociale et l'absence de liberté dans la société iranienne sont interdits par le gouvernement de la République islamique. Entre documentaire et fiction, Hors Jeu (2005), filmé à travers les mailles de la censure aborde la question du droit des femmes sous la forme d'une comédie footballistique pleine d'humour. Le film qui remporte l'Ours d'argent au Festival de Berlin en 2006, est toujours interdit en Iran. En 2010, son court métrage L'Accordéon (2009), extrait d'un film collectif Then and now, beyond borders and différences, produit par l'ONG Art of the World, dans le cadre d'un projet de 18 courts sur la thématique des Droits de l'homme, est présenté en ouverture dans la section parallèle Journées des auteurs de la Mostra de Venise. Arrêté quelques jours en juin 2009, pour sa participation dans la rue à de nombreuses manifestations, le gouvernement lui interdit en février 2010, de se rendre au festival de Berlin alors qu'il était l'invité d'honneur. De nouveau incarcéré en mars 2010, libéré sous caution en mai, Jafar Panahi, est condamné en décembre 2010 à six ans de prison " pour participation à des rassemblements et pour propagande contre le régime ". Une peine alourdie d'une interdiction d'exercer toute activité liée au cinéma pendant les vingt prochaines années et d'entrer en contact avec les médias et organisations culturelles internationales. Présenté en Séance spéciale au festival de Cannes 2011, In film nist (Ceci n'est pas un film, 2011), coréalisé dans la semi-clandestinité avec le réalisateur de documentaires Mojtaba Mirtahmasb, raconte comment, depuis des mois, Jafar Panahi est en attente du verdict de la cour d'appel. Au travers de la représentation d'une journée de sa vie quotidienne, Jafar Panahi et Mojtaba Mirtahmasb, nous offrent un aperçu de la situation actuelle du cinéma iranien. Entre audace et réalisme, les films de Jafar Panahi s'attaquent à des sujets de sociaux qui fâchent : la discrimination sexuelle, la crise économique, l'injustice sociale, la prostitution ou encore la jeunesse qui défie le pouvoir. Toujours assigné à résidence dans son pays, il tourne clandestinement avec son complice, le poète et scénariste Kamboziya Partovi Pardé, (Rideaux tirés, 2012). Les destins croisés d'un homme et son chien et d'une jeune femme, reclus, les rideaux tirés, se cachant des autorités dans une villa près de la Mer Caspienne. Ce huis clos, dans lequel il apparaît, est une réflexion sur sa condition de prisonnier en son propre pays et montre combien l'oppression affecte sa vie et son travail. Taxi Téhéran (2015), est le premier film qu'il tourne seul et en extérieur depuis 2010. Installé au volant de son taxi, Jafar Panahi sillonne les rues de Téhéran et discute avec ses différents passagers. Il dresse un portrait de la société iranienne à travers les anonymes et les personnalités transportés. Le film est récompensé par l'Ours d'Or ainsi que le prix Fipresci au festival de Berlin. Toujours assigné à résidence par le gouvernement, le cinéaste part avec l'actrice Behnaz Jafari pour un road movie dans le nord de l'Iran, à la recherche d'une jeune villageoise qui faute de pouvoir devenir actrice, se serait suicidée. Si dans Taxi Téhéran il auscultait l'état d'esprit de ses contemporains à la ville, dans Trois visages (2017), prix du scénario au Festival de Cannes 2018, Jafar Panahi fait cette fois de même à la campagne à travers le regard que portent des villageois sur trois femmes symboles d'une émancipation difficile à accepter. En 2020, il participe à un long métrage collectif Celles qui chantent, pour la scène digitale de l'Opéra national de Paris La 3e Scène, qui regroupe quatre courts métrages de quatre cinéastes (Karim Moussaoui, Julie Deliquet, Sergei Loznitsa, Jafar Panahi), ayant un rapport plus ou moins direct avec les mondes de l'opéra, du chant et de la danse. Dans son court métrage Hidden, une actrice demande à Jafar Panahi et sa fille de l'accompagner dans un village situé au Kurdistan iranien, pour tenter de convaincre une famille de laisser leur fille, une jeune villageoise dotée d'une voix exceptionnelle, mais à laquelle le rigorisme de son milieu interdit de se produire, de chanter pour un spectacle. Le cinéaste nous plonge une nouvelle fois dans une société patriarcale oppressive.
Parallèlement à sa carrière, Jafar Panahi est monteur sur plusieurs films : Mosafere jonub (TheTraveller from the South, Parviz Shahbazi, 1997), Sokaate beine do feks (Silence between two thoughts, Babak Payami, 2002), Hokm (The Verdict, Masud Kimiai, 2004), Keshtzaraye sepid (The White meadows, Mohammad Rasoulof,2009).
![]() | Negah-E Dovom | Jafar Panahi |
![]() | Ardekoul | Jafar Panahi |
![]() | Farsh Le Tapis | Jafar Panahi |
![]() | Accordion (The) | Jafar Panahi |
![]() | Celles qui chantent : Hidden | Jafar Panahi |
![]() | Ardekoul | Jafar Panahi |
![]() | Accordion (The) | Jafar Panahi |
![]() | Celles qui chantent : Hidden | Jafar Panahi |
![]() | Negah-E Dovom | Jafar Panahi |
![]() | Ardekoul | Jafar Panahi |
![]() | Accordion (The) | Jafar Panahi |
![]() | Safari be Diare Mosafer | Bahman Kiarostami |
![]() | Celles qui chantent : Hidden | Jafar Panahi |
![]() | Badkonake sefid Le Ballon blanc | Jafar Panahi |
![]() | Ayneh Le Miroir | Jafar Panahi |
![]() | Dayereh Le Cercle | Jafar Panahi |
![]() | Talaye sorkh Sang et or | Jafar Panahi |
![]() | Offside Hors-jeu | Jafar Panahi |
![]() | In film nist Ceci n'est pas un film | Jafar Panahi, Mojtaba Mirtahmasb |
![]() | Pardé | Jafar Panahi, Kambozia Partovi |
![]() | Taxi Taxi Téhéran | Jafar Panahi |
![]() | Se rokh Trois visages | Jafar Panahi |
![]() | Celles qui chantent | Jafar Panahi, Sergei Loznitsa, Karim Moussaoui, [etc.] |
![]() | Mahi | Kambozia Partovi |
![]() | Zir e darakahtan é zeyton Au travers des oliviers | Abbas Kiarostami |
![]() | Ayneh Le Miroir | Jafar Panahi |
![]() | In film nist Ceci n'est pas un film | Jafar Panahi, Mojtaba Mirtahmasb |
![]() | Taxi Taxi Téhéran | Jafar Panahi |
![]() | Se rokh Trois visages | Jafar Panahi |
![]() | Badkonake sefid Le Ballon blanc | Jafar Panahi |
![]() | Dayereh Le Cercle | Jafar Panahi |
![]() | Ayneh Le Miroir | Jafar Panahi |
![]() | Dayereh Le Cercle | Jafar Panahi |
![]() | Talaye sorkh Sang et or | Jafar Panahi |
![]() | Offside Hors-jeu | Jafar Panahi |
![]() | In film nist Ceci n'est pas un film | Jafar Panahi, Mojtaba Mirtahmasb |
![]() | Se rokh Trois visages | Jafar Panahi |
![]() | Taxi Taxi Téhéran | Jafar Panahi |
![]() | Badkonake sefid Le Ballon blanc | Jafar Panahi |
![]() | Badkonake sefid Le Ballon blanc | Jafar Panahi |
![]() | Ayneh Le Miroir | Jafar Panahi |
![]() | Mosafere jonub [Le Voyageur venu du sud] | Parviz Shahbazi |
![]() | Dayereh Le Cercle | Jafar Panahi |
![]() | Sokaate beine do feks | Babak Payami |
![]() | Talaye sorkh Sang et or | Jafar Panahi |
![]() | Hokm | Masud Kimiai |
![]() | Café Transit | Kambozia Partovi |
![]() | Offside Hors-jeu | Jafar Panahi |
![]() | Keshtzaraye sepid | Mohammad Rasoulov |
![]() | In film nist Ceci n'est pas un film | Jafar Panahi, Mojtaba Mirtahmasb |
![]() | Taxi Taxi Téhéran | Jafar Panahi |
![]() | Friendly Persuasion : Iranian Cinema After the 1979 Revolution | Jamsheed Akrami |
![]() | In film nist Ceci n'est pas un film | Jafar Panahi, Mojtaba Mirtahmasb |
![]() | Taxi Taxi Téhéran | Jafar Panahi |
![]() | Se rokh Trois visages | Jafar Panahi |