Formation
Jorge Semprun passe une grande partie de son enfance en France, ses parents ayant fui la guerre civile espagnole. Il termine ses études secondaires au lycée Henri-IV à Paris, puis étudie la philosophie à la Sorbonne. Déporté pendant la Seconde Guerre mondiale dans le camp de concentration de Buchenwald, il tire un premier roman de cette tragédie, Le Grand Voyage en 1963.
Carrière au cinéma
En 1965, Jorge Semprun écrit son premier scénario, La Guerre est finie, réalisé par Alain Resnais. Les deux hommes se retrouvent en 1974 pour Stavisky. Ancien membre du bureau politique du parti communiste espagnol, Semprun s'intéresse aux bouleversements politiques et sociaux de son temps qu'il retranscrit dans ses scénarios. Son ami Constantin Costa-Gavras lui propose d'adapter un roman de Vassili Vassilikos sur l'assassinat d'un député grec par le pouvoir militaire. Après les événements de mai 1968, les sujets politiques sont mieux perçus par les producteurs : Z voit le jour en 1968 avec Yves Montand dans le rôle principal et remporte un énorme succès dans le monde entier. Le réalisateur et le scénariste récidivent l'année suivante avec L'Aveu, d'après l'oeuvre d'Arthur London. Toujours interprété par Yves Montand, le film s'en prend au stalinisme. Leur troisième collaboration, Section spéciale (1975), est un réquisitoire contre le gouvernement de Vichy. L'Attentat (Yves Boisset, 1972), raconte la disparition de l'homme politique marocain Ben Barka. En 1991, Jorge Semprun écrit le scénario de Netchaïev est de retour de Jacques Deray, et, en 1997, celui de K d'Alexandre Arcady, sur les trafics de tableaux pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a également été scénariste, sur Les Routes du sud (Joseph Losey, 1977), avec Yves Montand, Les Trottoirs de Saturne (Hugo Santiago, 1985), et écrit les dialogues d'Une femme à sa fenêtre, d'après un roman de Drieu La Rochelle. En 1972, Semprún passe à réalisation avec un documentaire sur la guerre d'Espagne Les Deux mémoires, avec Alain Corneau comme asssitant et Maria Casarès, Yves Montand et Costa-Gavras dans la distribution.
Autres activités
En 1988, Jorge Semprun devient ministre de la Culture du gouvernement espagnol de Felipe Gonzalez. Il occupe ce poste jusqu'en 1991.
Pour la télévision, il collabore à l'écriture du scénario de L'Affaire Dreyfus (Yves Boisset, 1994), Ah, c'était ça la vie ! (Franck Apprederis, 2010) et Le Temps du silence (Franck Apprederis, 2011).
Jorge Semprun est traducteur pour l'Unesco de 1945 jusqu'en 1952. A partir de 1953, il devient responsable du travail clandestin dans l'Espagne de Franco sous le pseudonyme de Federico Sánchez. Elu au Comité Central et au bureau politique en 1954, il en est exclu en 1964 pour divergences de vue sur la ligne du parti.
En 1969, il obtient le prix Fémina pour La deuxième mort de Ramon Mercader, et le prix Fémina Vacaresco 1994 ainsi que le prix littéraire des Droits de l'Homme 1995 pour L'écriture ou la vie.
Il est élu à l'Académie Goncourt en 1996.