Robert De Niro grandit dans une famille d'émigrés italiens, dans le quartier new-yorkais de Little Italy. Très tôt, il se découvre une vocation d'acteur que ses parents, tous deux artistes peintres, encouragent sans condition. Dès l'âge de dix ans, il est inscrit au Dramatic Workshop, école de comédie pour enfants. A partir de 1960, il intègre l'Actor's Studio pour suivre les cours de Lee Strasberg et Stella Adler. Il apparaît d'abord dans des spectacles Off Broadway puis quitte les Etats-Unis pour entreprendre un voyage en stop à travers l'Europe. Il est figurant dans Trois chambres à Manhattan de Marcel Carné.
Monstre du cinéma mondial, Robert De Niro est avant tout un professionnel du changement d'apparence : il opère une véritable mue tout au long de ses films. Mais pour toucher juste, "il est important de ne pas trop en faire", conseille-t-il. Ce trait, sensible dès son deuxième film, Greetings (1968) de Brian De Palma, sème la panique chez les spectateurs : est-il le même personnage qu'ils ont vu au début du film ? Ce n'est du reste qu'en 1971 qu'il est reconnu du grand public avec The Gang That Couldn't Shoot Straight de James Goldstone.
En 1973, c'est la critique qui le remarque grâce à son interprétation d'un joueur de base-ball condamné dans Le Dernier Match de John D. Hancock. Mais c'est le marginal de Mean Streets (1973) de Martin Scorsese, premier réalisateur à lui confier la vedette, qui le révèle. Rien n'est comparable cependant au triomphe fulgurant du Parrain II (1974) de Francis Ford Coppola, où Robert De Niro réussit à faire oublier le mythique Marlon Brando de la première partie en interprétant Don Corleone jeune. Il faut dire que l'acteur ne laisse rien au hasard dans ce rôle qui lui vaut un Oscar du meilleur second rôle. Cette perfection, il l'obtient à force de visionner le premier film pour imiter puis finalement dépasser la prestation de son rival. Sans oublier la touche d'authenticité, acquise à la faveur d'un séjour en Sicile où, pour attraper l'accent du pays, il va jusqu'à répéter avec des habitants du cru. Dès lors, Robert De Niro est capable de jouer tous les rôles.
Sous la direction de Martin Scorsese, on le retrouve en justicier solitaire et névropathe au crâne rasé dans Taxi driver (1976), en insouciant propriétaire terrien pour Bernardo Bertolucci (1900, 1976), en producteur hollywoodien pour l'adaptation par Elia Kazan du Dernier nabab de Francis Scott Fitzgerald, voire, à l'instigation de Michael Cimino, en ouvrier sidérurgiste embourbé dans l'enfer de la guerre du Vietnam (Voyage au bout de l'enfer, 1978).
Scorsese, dont il est devenu l'acteur fétiche, le transforme en jazzman dans la comédie musicale New York, New York (1977) - rôle pour lequel il apprend à jouer du saxophone -, et surtout en boxeur dans Raging Bull (1980) : ce dernier film crée véritablement la légende, puisque pour incarner Jake La Motta, mythe cher à l'Amérique des quartiers pauvres, De Niro accepte de prendre 30 kilos et décroche l'Oscar du meilleur acteur pour sa prestation hallucinée.
Par la suite, Robert De Niro s'affranchit de plus en plus de l'inspiration East End pour étendre son champ d'action. Il touche à tous les genres. Le film policier, bien sûr (Sanglantes confessions, Ulu Grosbard, 1981) mais aussi la satire (La Valse des pantins , Martin Scorsese, 1983), le film futuriste (Brazil, 1984, de Terry Gilliam) ou la comédie sentimentale (Falling in love, Ulu Grosbard, 1984)...
Sa composition la plus inoubliable de la période est certainement Noodles, le gangster dont Sergio Leone raconte la saga dans son dernier film, Il était une fois en Amérique, 1984). Considéré comme le plus grand acteur américain de sa génération, il peut successivement interpréter avec la même intensité un mercenaire en quête de rédemption dans l'Amérique du Sud coloniale (Mission, Roland Joffé, 1986), le diable dans le thriller Angel Heart (Alan Parker, 1987) ou Al Capone dans Les Incorruptibles (Brian DePalma, 1987).
Tout en poursuivant sa fructueuse collaboration avec Scorsese - le mafieux des Affranchis (1990), le terrifiant violeur des Nerfs à vif (1991), le patron de casino de Casino (1995) -, De Niro continue à montrer toutes les facettes de son talent aussi bien dans la romance (Stanley et Iris, Martin Ritt, 1990) que dans le drame (Blessures secrètes, Michael Caton-Jones, 1993).
Il accumule aussi les personnages plus grands que nature, que ce soit le malade mental semi-catatonique d'L'Eveil (Penny Marshall, 1990) ou le monstre de Frankenstein (Kenneth Branagh, 1994), le spin-doctor politique de Des hommes d'influence (Barry Levinson, 1997) ou le flic ultra-conservateur confronté à une drag-queen de Personne n'est parfait(e) (Joel Schumacher, 1999). Il multiplie également les rôles dans des polars de tous ordres, dont Heat (Michael Mann, 1995) où il est confronté à l'autre acteur de légende du Hollywood seventies, Al Pacino, mais aussi Jackie Brown (Quentin Tarantino, 1997).
Alors que son image a tendance à se standardiser, Robert De Niro choisit de s'essayer à un genre qui va relancer sa carrière et sa popularité dans les années 2000 : la comédie. Midnight Run (Martin Brest, 1988) ou Nous ne sommes pas des anges (Neil Jordan, 1989) lui en offrent de premières occasions avant que Mafia blues (Harold Ramis, 1999) - où il s'amuse de son personnage habituel de mafieux plongé, ici, dans une drôle de psychanalyse - et surtout Mon beau-père et moi (Jay Roach, 2000) et sa composition en suspicieux futur beau-père de Ben Stiller, ne confirment cette reconversion. Ces deux films auront d'ailleurs des suites (Mafia blues 2, la rechute !, Harold Ramis, 2002 ; Mon beau-père, mes parents et moi, Jay Roach, 2004 ; Mon beau-père et nous, Paul Weitz, 2010), preuve de leur succès. Mais difficile de changer de peau lorsqu'on a presque tout tourné comme le prouve son premier film français, Malavita (Luc Besson, 2013), comédie policière où il joue un mafieux...
En 1993, De Niro s'essaie à la réalisation avec Il était une fois le Bronx : il ne résiste pas à la tentation de renouer avec l'ambiance Little Italy dont il signe une chronique sensible située dans les années 60. Il y incarne par ailleurs un chauffeur de bus tentant d'empêcher son fils de rejoindre l
Robert De Niro fonde en 1986 sa propre maison de production, Tribeca, et s'initie à la mise en scène. Il lance la série télévisée Tribeca.
Il est le propriétaire d'un restaurant, le Tribeca Grill à Manhattan et copropriétaire avec Francis Coppola et Robin Williams du Rubicon à San Francisco.
1993 | A Bronx Tale Il était une fois le Bronx | Robert De Niro |
2005 | Good Shepherd (The) Raisons d'états | Robert De Niro |
1991 | Mistress Hollywood Mistress | Barry Primus |
1991 | Thunderheart Coeur de tonnerre | Michael Apted |
1993 | A Bronx Tale Il était une fois le Bronx | Robert De Niro |
1993 | Night We Never Met (The) | Warren Leight |
1995 | Panther | Mario Van Peebles |
1997 | Marvin's Room Simples secrets | Jerry Zaks |
1997 | Wag the Dog Des hommes d'influence | Barry Levinson |
1999 | Adventures of Rocky and Bullwinkle (The) Les Aventures de Rocky et Bullwinkle | Des McAnuff |
1999 | Entropy | Phil Joanou |
2000 | Meet the Parents Mon beau-père et moi | Jay Roach |
2001 | About a Boy Pour un garçon | Chris Weitz, Paul Weitz |
2003 | Stage Beauty | Richard Eyre |
2004 | Meet the Fockers Mon beau-père, mes parents et moi | Jay Roach |
2005 | Good Shepherd (The) Raisons d'états | Robert De Niro |
2009 | Little Fockers Mon beau-père et nous | Paul Weitz |
2017 | Bohemian Rhapsody | Bryan Singer |
2017 | Irishman (The) | Martin Scorsese |
1993 | Mary Shelley's Frankenstein Frankenstein | Kenneth Branagh |
1989 | We're No Angels Nous ne sommes pas des anges | Neil Jordan |
1989 | We're No Angels Nous ne sommes pas des anges | Neil Jordan |
1965 | Trois chambres à Manhattan | Marcel Carné |
1965 | Wedding Party (The) | Brian De Palma, Wilford Leach, Cynthia Munroe |
1968 | Greetings | Brian De Palma |
1969 | Bloody Mama | Roger Corman |
1969 | Sam's Song = The Swap | Jordan Leondopoulos, John Broderick |
1970 | Hi, Mom! | Brian DePalma |
1970 | Jennifer on My Mind | Noel Black |
1971 | Born to Win Né pour vaincre | Ivan Passer |
1971 | Gang That Couldn't Shoot Straight (The) | James Goldstone |
1973 | Bang the Drum Slowly | John D. Hancock |
1973 | Godfather : Part Two (The) Le Parrain, deuxième partie | Francis Ford Coppola |
1973 | Mean Streets | Martin Scorsese |
1974 | Novecento 1900 | Bernardo Bertolucci |
1975 | Bertolucci secondo il cinema | Gianni Amelio, Bernardo Bertolucci |
1975 | Last Tycoon (The) Le Dernier nabab | Elia Kazan |
1975 | Taxi Driver | Martin Scorsese |
1977 | New York, New York | Martin Scorsese |
1978 | Deer Hunter (The) Voyage au bout de l'enfer | Michael Cimino |
1980 | Raging Bull | Martin Scorsese |
1980 | True Confessions Sanglantes confessions | Ulu Grosbard |
1981 | King of Comedy (The) La Valse des pantins | Martin Scorsese |
1982 | Once Upon a Time in America Il était une fois en Amérique | Sergio Leone |
1984 | Brazil | Terry Gilliam |
1984 | Falling in Love | Ulu Grosbard |
1985 | Mission (The) | Roland Joffé |
1986 | Angel Heart Angel Heart = Aux portes de l'enfer | Alan Parker |
1986 | Untouchables (The) Les Incorruptibles | Brian De Palma |
1987 | Dear America : Letters Home from Vietnam Dear America : Lettres du Vietman | Bill Couturié |
1987 | Midnight Run | Martin Brest |
1988 | Jacknife | David Hugh Jones |
1988 | Stanley and Iris Stanley et Iris | Martin Ritt |
1989 | Awakenings L'Eveil | Penny Marshall |
1989 | Goodfellas Les Affranchis | Martin Scorsese |
1989 | We're No Angels Nous ne sommes pas des anges | Neil Jordan |
1990 | Backdraft | Ron Howard |
1990 | Guilty by Suspicion La Liste noire | Irwin Winkler |
1991 | Cape Fear Les Nerfs à vif | Martin Scorsese |
1991 | Hearts of Darkness - A Filmmaker's Apocalypse Aux coeurs des ténèbres - L'apocalypse d'un metteur en scène | George Hickenlooper, Fax Bahr, Eleanor Coppola |
1991 | Mad Dog and Glory | John McNaughton |
1991 | Mistress Hollywood Mistress | Barry Primus |
1991 | Night and the City La Loi de la nuit | Irwin Winkler |
1992 | Blast 'Em | Joseph Blasioli, Egidio Coccimiglio |
1993 | A Bronx Tale Il était une fois le Bronx | Robert De Niro |
1993 | Mary Shelley's Frankenstein Frankenstein | Kenneth Branagh |
1993 | This Boy's Life Blessures secrètes | Michael Caton-Jones |
1994 | Cent et une nuits (Les) | Agnès Varda |
1995 | Casino | Martin Scorsese |
1995 | Heat | Michael Mann |
1996 | Cop Land Copland | James Mangold |
1996 | Fan (The) | Tony Scott |
1996 | Sleepers | Barry Levinson |
1997 | Great Expectations De grandes espérances | Alfonso Cuarón |
1997 | Jackie Brown | Quentin Tarantino |
1997 | Marvin's Room Simples secrets | Jerry Zaks |
1997 | Ronin | John Frankenheimer |
1997 | Wag the Dog Des hommes d'influence | Barry Levinson |
1998 | Analyze This Mafia blues | Harold Ramis |
1998 | Junket Whore | Debbie Melnyk |
1999 | Adventures of Rocky and Bullwinkle (The) Les Aventures de Rocky et Bullwinkle | Des McAnuff |
1999 | Flawless Personne n'est parfait(e) | Joel Schumacher |
2000 | Fifteen Minutes Quinze minutes | John Herzfeld |
2000 | Meet the Parents Mon beau-père et moi | Jay Roach |
2000 | Men of Honor Les Chemins de la dignité | George Tillman Jr. |
2000 | Score (The) | Frank Oz |
2001 | Showtime | Tom Dey |
2002 | Analyze That Mafia blues 2 - La Rechute | Harold Ramis |
2002 | City by the Sea Père et flic | Michael Caton-Jones |
2002 | Godsend Godsend - Expérience interdite | Nick Hamm |
2003 | Puente de San Luis Rey (El) Le Pont du roi Saint-Louis | Mary McGuckian |
2003 | Shark Tale Gang de requins | Vicky Jenson, Eric Bergeron, Rob Letterman |
2004 | Hide and Seek Trouble jeu | John Polson |
2004 | Meet the Fockers Mon beau-père, mes parents et moi | Jay Roach |
2005 | Good Shepherd (The) Raisons d'états | Robert De Niro |
2006 | Stardust Stardust - Le Mystère de l'étoile | Matthew Vaughn |
2007 | Cirque : A Table in Heaven (Le) | Andrew Rossi |
2007 | Righteous Kill La Loi et l'ordre | Jon Avnet |
2009 | Little Fockers Mon beau-père et nous | Paul Weitz |
2009 | Machete | Robert Rodriguez, Ethan Maniquis |
2009 | Stone | John Curran |
2010 | Killer Elite | Gary McKendry |
2010 | Limitless | Neil Burger |
2010 | Manuale d'amore 3 L'Amour a ses raisons | Giovanni Veronesi |
2011 | Being Flynn Monsieur Flynn | Paul Weitz |
2011 | Big Wedding (The) Un grand mariage | Justin Zackham |
2011 | New Year's Eve Happy new year | Garry Marshall |
2011 | Silver Linings Playbook Happiness therapy | David O. Russell |
2012 | Casting by | Tom Donahue |
2012 | Family (The) Malavita | Luc Besson |
2012 | Killing Season [Face à face] | Mark Steven Johnson |
2012 | Last Vegas | Jon Turteltaub |
2013 | American Hustle American bluff | David O. Russell |
2013 | Grudge Match Match retour | Peter Segal |
2014 | Intern (The) Le Nouveau stagiaire | Nancy Meyers |
2015 | Dirty Grandpa Dirty Papy | Dan Mazer |
2015 | Joy | David O. Russell |
2015 | Peggy Guggenheim : Art Addict Peggy Guggenheim, la collectionneuse | Lisa Immordino Vreeland |
2015 | Segreto di Otello (Il) | Francesco Ranieri Martinotti |
2017 | Irishman (The) | Martin Scorsese |
2017 | War with Grandpa (The) Mon grand-père et moi | Tim Hill |
2018 | Joker | Todd Phillips |