Malgré les réticences de sa famille bourgeoise, Jean-Pierre Darras emprunte le chemin qui l'attire, le théâtre, et entre au Centre dramatique de l'Ouest. A sa sortie, Jean Vilar l'appelle au Théâtre national populaire où il reste sept ans, jouant le répertoire classique. Sa rencontre avec Philippe Noiret lui permet de s'orienter vers le cabaret : le duo Noiret-Darras obtient, de 1958 à 1963, un grand succès grâce à ses sketches Louis XIV et Racine.
Au cinéma, Jean-Pierre Darras ne tient d'abord que des petits rôles, voire des figurations. Sans délaisser les planches, il se construit une véritable carrière à partir de 1969.
Très vite, il s'oriente vers des films grand public, essentiellement des comédies, dans lesquelles il peut utiliser ses dons comiques. Ce provençal rieur au visage buriné et à la voix rocailleuse semble taillé pour les rôles typés. Après Une veuve en or (1969) de Michel Audiard et Le Viager (1971) de Pierre Tchernia, il retrouve son camarade Philippe Noiret dans La Vieille Fille (1971) de Jean-Pierre Blanc, joue dans L'Emmerdeur (1973) d'Edouard Molinaro et dans Attention les yeux (1975) de Gérard Pirès. On le retrouve dans des remakes de grands succès populaires tels que Le Chasseur de chez Maxim's (1976) de Claude Vital et La Vie parisienne de Christian-Jaque (1977).
La cinquantaine venue, il incarne, en second rôle populaire, des personnages un peu plus graves dans Trois hommes à abattre (1980) de Jacques Deray ou Pour la peau d'un flic (1981) d'Alain Delon. Sa passion pour Molière l'amène à figurer dans les adaptations cinématographiques de Roger Coggio des Fourberies de Scapin(1981) et du Bourgeois gentilhomme (1981).
En 1982, il réalise un long métrage, Les Braconniers de Dieu, adapté d'un roman de René Fallet, qui raconte les égarements d'un moine confronté aux tentations du monde. Produite par les Artistes français associés, cette comédie joyeuse n'a pas marqué le public mais prouve l'éclectisme des talents de Jean-Pierre Darras.
Sur les planches, Jean-Pierre Darras joue de nombreux classiques (Les Caprices de Marianne, Tartuffe, etc.) puis s'oriente vers le théâtre de boulevard où il connaît un très grand succès dans des pièces mondialement connues (Boeing Boeing de Marc Camoletti qu'il joue huit cents fois, L'Arnacoeur, Désiré, Topaze).
Il consacre beaucoup de son talent à Molière à qui il voue une admiration sans bornes : il met en scène Le Médecin malgré lui et Le Bourgeois gentilhomme, joue dans le feuilleton télévisé Molière pour rire et pour pleurer, publie Molière, Mémoires imaginaires (1988) et monte la pièce Mon Molière imaginaire ou Quelques vies qui ont été la mienne (1999).
Fondateur en 1977 de l'association des Artistes Français Associés, il la dirige jusqu'à sa mort. En 1993, il reprend les Estivales de Carpentras où il promeut avec succès un théâtre simple et populaire dans la lignée de Je
1982 | Braconnier de Dieu (Le) | Jean-Pierre Darras |
1982 | Braconnier de Dieu (Le) | Jean-Pierre Darras |