Formation
Jean-Pierre Melville se découvre une véritable passion pour le cinéma en regardant Cavalcade (1932) de Frank Lloyd, mais il doit attendre la fin de la Seconde Guerre Mondiale pour s'y adonner. Appelé sous les drapeaux après son baccalauréat, il est aussitôt pris dans les tourments de la guerre. C'est en 1942, alors qu'il gagne Londres, qu'il prend le nom de Melville en hommage à l'écrivain de Moby Dick. De retour à Paris après-guerre, il revient à son aspiration première : le cinéma. Devenu son propre producteur après s'être vu refuser une carte d'assistant metteur en scène, il réalise son premier court-métrage en 1945, Vingt-quatre heures de la vie d'un clown.
Carrière au cinéma
Impressionné par l'innovation du premier long métrage de Jean-Pierre Melville, Le Silence de la mer (1947), adapté du roman de Vercors, Jean Cocteau lui confie en 1949 l'adaptation des Enfants terribles. Cinéaste indépendant, Melville s'affranchit des règles cinématographiques de l'époque et réalise en 1953 Quand tu liras cette lettre, avant d'acheter les studios Jenner où il tournera une grande partie de ses films. Les cinéastes de la Nouvelle Vague s'inspireront du travail de Melville qui réalise ses films à la façon d'un reportage. Avec Bob le Flambleur (1955), Jean-Pierre Melville inaugure une nouvelle forme de films de gangsters, en partie inspirée de sa passion pour le cinéma américain. Deux hommes dans Manhattan (1958) est un film noir dans lequel il scrute les rues sombres de New York. Echaudé par l'échec du film, Jean-Pierre Melville décide de réaliser des films plus commerciaux. Après Léon Morin prêtre (1961), il revient au policier deux ans plus tard avec Le Doulos et L'Aîné des Ferchaux, adaptation du roman éponyme de Georges Simenon. Après quatre ans d'absence, il réalise Le Deuxième Souffle (1966) avec Lino Ventura et Le Samouraï (id.) avec Alain Delon. Durant le tournage du film, une grande partie de ses studios est détruite par un incendie. En 1969, Jean-Pierre Melville met en scène L'Armée des ombres où, sans romance, il retrace certains de ses souvenirs de la Résistance dans laquelle il fut très actif. L'homme au Stetson renoue avec les films policiers avec Le Cercle rouge (1970) qui connaît un succès considérable et tourne son dernier film en 1971, Un flic.
Autres activités
Jean-Pierre Melville passe quelquefois de l'autre côté de la caméra. Il apparaît ainsi dans quelques films : Orphée de Jean Cocteau, Deux hommes dans Manhattan (1959), A bout de souffle (1960) de Jean-Luc Godard et Landru (1963) de Claude Chabrol.