Formation
Issu d'une famille aristocratique, Denys de La Patellière se destine à une carrière d'officier. Il prépare l'école de Saint-Cyr quand la Seconde Guerre mondiale éclate. Il entre alors dans le maquis et fait partie de l'armée de Libération. Réalisant qu'il n'est pas fait pour les armes, il se tourne vers le cinéma. En 1945, il est ouvrier développeur dans un laboratoirel, puis monteur aux Actualités françaises dans un laboratoire de cinéma. Plus tard, il devient second assistant réalisateur puis premier assistant, et travaille avec Georges Lacombe, Georges Lampin, Richard Pottier, Maurice Labro ou René Le Hénaff. En 1953, il collabore au scénario du Défroqué pour Léo Joannon et travaille sur d'autres scénarios.
Carrière au cinéma
C'est en marquant son désaccord sur le scénario retenu par Léo Joannon pour l'adaptation du roman de Michel de Saint-Pierre, Les Aristocrates (1955), que Denys de la Patellière se voit confier la mise en scène du film. Le sujet - la déchéance de l'aristocratie dans une époque de crise - semble lui convenir parfaitement. Mais cet homme de métier ne veut pas se laisser enfermer dans un seul genre. En 1957, il enregistre ses premiers succès commerciaux avec Les Oeufs de l'autruche, une comédie boulevardière avec Pierre Fresnay, et Retour de manivelle (id.), un film à suspense avec Michèle Morgan. Dans Les Grandes Familles (1958), adapté du roman éponyme de Maurice Druon, il jouit de la présence de Jean Gabin et des dialogues de Michel Audiard. Mais son film le plus remarquable est un film de guerre, Un taxi pour Tobrouk (1960), où à son talent de scénariste répond celui de Lino Ventura, de Charles Aznavour et d'Hans Kruger. Même si ses films suivants ne reçoivent pas la même audience, La Patellière reste en charge de projets toujours plus ambitieux. En 1963, il dirige une grosse coproduction franco-italo-yougoslave, La Fabuleuse aventure de Marco Polo, un film à costumes. Mais c'est avec Tonnerre de Dieu (1965) qu'il revient au sommet du box-office. Il retrouve là Jean Gabin, qu'il fait tourner également dans Le Tatoué (1968) et dans Le Tueur (1971), autant de succès à l'image de l'excellente complicité entre les deux hommes. Le scénario du Voyage du père (1966), écrit pour Fernandel, se révèle plus difficile à élaborer ; les dialogues notamment passent successivement d'Alphonse Boudard à Pascal Jardin puis à Michel Audiard. Denys de La Patellière réalise un remake de la mythique Caroline chérie (1967), mais l'aventure est un échec, faute d'avoir bien su choisir l'interprète du rôle. Enfin, il tourne en Israel Sabra (1969), une adaptation du roman de Vahé Katcha. Il réalise son dernier film en 1973, Prêtres interdits, d'après les mémoires de guerre du scénariste et écrivain François Boyer.
Autres activités
Denys de La Patellière est le réalisateur d'une série de six épisodes Le Comte de Monte-Cristo (1979), ainsi que de plusieurs téléfilms dont La Manipulation (1975), Bonjour maître (1987), Paparoff (1990), L'Affaire Salengrof (1992), Les Epées de diamant (1993).